Rdc : Initiative de la société civile en faveur de la paix et de la cohésion nationale.

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 Initiative de la société civile en faveur de la paix et de la cohésion nationale.

Communiqué issu de l’atelier sur la cohésion nationale.

Réunies,le jeudi 25 janvier 2024 , à Kinshasa, à l’immeuble Panda Farnanan ,en atelier sur  » la cohésion nationale en RDC : rôle et stratégie de la société civile » ,a l’initiative du groupe de travail de la société civile sur la paix et la cohésion nationale,en partenariat avec la maison de la laïcité de Kinshasa » MLK » ,le réseau pour la promotion de la démocratie et des droits économiques et sociaux  » PRODDES » et le centre de ressources et de dynamisation de la société civile » CERDYSOC » ,les organisations de la société civile de la Rdc ont analysé le contexte post électoral et ont identifié les facteurs de risque pour la cohésion nationale en République démocratique du Congo,si aucune action concrète n’est fait de la part de principaux acteurs de la vie nationale dont le Président de la République ,les Cours et Tribunaux et la Société Civile.

Il s’est dégagé les points suivants, comme dangers pour la cohésion nationale :

1. Les résultats provisoires des élections législatives nationales et provinciales ainsi que des conseillers communaux ,qui créent une grande frustration au sein des communautés et même dans les partis et regroupements politiques.

Plusieurs personnes ne se reconnaissent pas dans certains candidats déclarés élus par la Commission Électorale Nationale et Indépendante, après plusieurs cas de fraude avérée et de subtilisation des machines à voté dont certaines étaient retrouvées dans des maisons des particuliers.

Les vainqueurs , comme une bonne partie de la population ne cesse de le dire, semblent avoir été nommés par la Ceni plutôt que réellement élus.

2. La propagation par les réseaux sociaux des discours de haine à tous les niveaux et la stigmatisation de certaines communautés par d’autres.

3. Le comportement triomphaliste des proches du Président de la République qui suscite ressentiments ,méfiance et suspicion de plusieurs personnes et principalement des partisans de l’opposition.

4. La frustration vécue par les populations des territoires de Masisi ,Rutshuru et de Kwamouth où les élections n’ont pas pu être organisés et qui se demandent comment seront elles représentées dans les futures institutions nationales, provinciales et locales.

Ces territoires étant des zones opérationnelles des groupes armés,il y a crainte de voir certains membres de leurs communautés rejoindre les forces négatives.

5. La résurgence des groupes armés et la b persistance de l’insécurité au Nord – Kivu,en Ituri ,au Maindombe et ailleurs comme dans les moyens et les hauts plateaux de Fizi et Uvira au Sud – Kivu… où les populations sont en déplacement répétitifs et souvent mal pris en charge sur le plan humanitaire.

6. La confusion sur la mise en œuvre de la loi sur la réserve armée de la défense en ce qui concerne le traitement de certains groupes armés au Nord- Kivu et en Ituri qui renforcent leur organisation au lieu de rejoindre le Programme de Désarmement , Démobilisation , Relèvement communautaire et stabilisation. » PDDRCS » .

7. Les discours séparatistes de certains responsables socio – politiques qui remettent en question l’unité nationale.

8. Le mauvais système électoral en place en République démocratique du Congo et l’opacité dans la gestion des opérations électorales par les Responsables de la Commission Électorale Nationale et Indépendante.

9. La frustration d’une grande majorité des candidats, particulièrement les femmes et les jeunes qui se sentent avoir été utilisés par les Autorités morales des partis et regroupements politiques uniquement pour des fins de réaliser de seuil de représentativité et non pour leur éligibilité.

10. L’état de la justice congolais qui n’inspire pas confiance à la population.

De ce qui précède ,les organisations de la société civile participantes à l’atelier,tout en réaffirmant leur engagement pour la cohésion nationale et la paix , lancement un appel urgent :

1. Au Président de la République,de:

– Tenir compte de son serment constitutionnel et respecter ses promesses tenues dans son discours d’investiture notamment en mettant tout en œuvre pour  » corriger les erreurs du son premier quinquennant  » et assurer le vivre ensemble de toutes les congolaises et tous les congolais et de garantir que les frustrations et attentes de toute la population sont bien prises en compte.

– Tenir compte de la représentativité nationale et des équilibres géopolitiques lors de la nomination des membres du gouvernement et des entreprises du portefeuille de l’État.

– Saisir la main tendue par les organisations de la société civile pour rendre effective la cohésion nationale.

– Convoquer urgemment un cadre de dialogue avec la société civile dans toute sa diversité.

– Suspendre l’installation du Parlement National et des Parlements Provinciaux et en ordonnant des enquêtes sérieuses sur le cas de fraude par des candidats et de corruption des équipes de la Ceni,en s’inspirant de son acte courageux de 2019 quand il avait suspendu la mise en place du sénat.

– Encourager le président de la Ceni à démissionner.

2. Au Cour Constitutionnelle ,de:

– Décider l’annulation pure et simple des élections législatives nationales et provinciales ainsi que des conseillers communaux au regard des fraudes , corruption avérée et subtilisation des dispositifs électroniques de vote par plusieurs candidats.

3. Aux autres Cours et Tribunaux,de:

– User de la jurisprudence existante pour dire le droit,en toute impartialité ,sur tous les cas de contentieux électoral leurs soumis.

– Poursuivre toutes les personnes physiques et morales vectrices des discours de haine et de division , indépendamment de leur rang social ou politique.

– Ouvrir une enquête sérieuse sur tous les agents de la Ceni soupçonnés d’être impliqués dans la distribution des kits électoraux aux particuliers et mettre en accusation les coupables.

4. Au Président de la Ceni ,de :

– Tirer les conséquences d’une organisation chaotique des élections en démissionnant sans délai.

5. Aux organisations de la société civile,de:

– Demeurer alertes pour faire entendre leur voix et ne ménager aucun effort en vue de mener ,au moment opportun ,des actions de grande envergure et non partisanes pour la matérialisation de toutes les revendications et recommandations émise dans le présent communiqué.

– Renforcer leur participation dans l’initiative pour la paix et la Cohésion Nationale.

– Œuvrer dès à présent pour les réformes électorales qui permettront de corriger les ratés du processus en cours et qui garantiront à la population la prise en compte réelle de ses choix.

Fait à Kinshasa,le 25 janvier 2024.

Signées les organisations de la société civile participantes à l’atelier du 25 janvier 2024.

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