La Céni ouvre la voie à la Cour constitutionnelle pour invalider les élections

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Coup dur pour l’Union sacrée de la nation en général, Félix Tshisekedi en particulier. Avec l’invalidation des 82 candidats aux législatives pour causes de fraude, corruption, vandalisme de matériel électoral, bourrage d’urne et détention illégale des DEV, le Bureau Kadima ouvre en fait la voie à la Cour constitutionnelle pour procéder, en toute logique, à la disqualification pure et simple du processus électoral dans son ensemble. En effet, la Céni confirme deux actes d’une gravité extrême : bourrage des urnes et détention illégale des DEV.

La précision qui s’impose est que les deux premiers bénéficiaires de la fraude électorale sont le candidat à la présidentielle et le candidat aux législatives. Demain, ce sera le tandem candidat à la présidentielle et candidat aux provinciales. Plus tard, le tandem candidat à la présidentielle et candidat aux municipales.

A chacun des trois niveaux, la candidature commune est, naturellement, celle du chef de l’Etat.

De ce fait, comme relevé dans la livraison du 29 décembre 2023 intitulée  » Premier cycle électoral Udps : 57 % d’électeurs privés du droit de vote « , la Céni a le choix entre, d’un côté, procéder à la déduction, sur les résultats provisoires du candidat à la présidentielle proclamé élu, des voix concernées par le bourrage et/ou la détention illégale des DEV ou, de l’autre, maintenir les résultats provisoires pourtant réputés faux.

Déjà, comme relevé dans la même livraison, la Céni est obligée de porter plainte à charge des candidats incriminés qui, eux-mêmes, sont en droit de porter plainte à sa charge s’ils s’estiment innocents.

En attendant, la balle est maintenant dans le camp de la Cour constitutionnelle dûment saisie par la Céni pour validation ou invalidation des résultats provisoires désormais remis en cause.

Que sera la position de la Haute Cour ?
Elle n’est pas délicate comme on pourrait être tenté de le croire. Partant du principe juridique Fraus omnia corrumpit ou fraude corrompt tout, dit-on, la Céni confirme qu’il y a eu fraude électorale. Et cette fraude a bénéficié à l’un ou l’autre des candidats à la présidentielle. Les présomptions sont toutefois en défaveur du candidat de l’Union sacrée de la nation en la personne, hélas !, de Félix Tshisekedi.

Pour autant – info à vérifier- qu’il ait désavoué les membres de l’Union sacrée ayant versé dans la fraude avec les machines à voler, pardon les machines à voter retrouvées dans leurs maisons – c’est la preuve que le Président de la République réélu a conscience d’effets collatéraux sur son score. Il en est affecté parce qu’il n’avait pas besoin pour gagner ! Il n’avait quoi faire d’un score à la soviétique (et non à la russe).

Chrétien, il connaît la sentence d’Ecclésiaste 10:1 : « Des mouches mortes infectent et abîment tout un flacon de parfum « .
Surtout de La Nouvelle Version Segond : « Les mouches mortes rendent puante l’huile du parfumeur… ».

Il va sans dire la Cour constitutionnelle est mise, elle-même, devant le fait accompli en ce que de deux choses l’une :
* soit elle valide les résultats provisoires de la présidentielle avec pour résultat normal la disqualification de la décision de la Céni invalidant les 82 candidats aux législatives désormais indexés,
* soit elle invalide les résultats provisoires de la présidentielle avec pour résultat la confirmation de la décision de la Céni à l’encontre desdits candidats.

Comme qui dirait : la Ceni ouvre la voie à la Cour constitutionnelle pour invalider les élections du 20 au 26 décembre 2023. Elle lui facilite la tâche. Ceci au plan juridique.

Au plan politique, l’invalidation ne s’arrête pas à l’annulation du vote, car celui-ci est le résultat d’un processus électoral mal managé par l’Equipe Kadima, probablement mise sous pression par des tireurs des ficelles, les uns soupçonnables, les autres insoupçonnables. Des tireurs qui ont tenu à faire obtenir à Félix Tshisekedi un second mandat à n’importe quel prix. Même celui, pour le moins immoral et amoral, de la compromission, discréditant le chef de l’Etat.

Il faut s’attendre alors à ce qui était arrivé à la Céni de Corneille Naanga en 2016 lors de la signature de l’Accord de la Saint Sylvestre (négociations du centre interdiocésain de Kinshasa), à savoir la remise à zéro de toutes les opérations électorales menées jusque-là.

Dès janvier 2017, la Céni avait tout recommencé.
Denis Kadima aurait-il cette chance ? On peut le souhaiter sans cependant y croire.

Pour la bonne et simple raison qu’il a été d’un entêtement froid, on dirait mélangé de sadisme et de cynisme. Il a fait croire à tout le monde qu’il avait la maîtrise totale de la partie technique. Dont la logistique.

C’est à deux semaines de l’épreuve-clé qu’il a lâché sa bombe au sujet de la logistique. Et le mercredi 20 décembre 2023, le mythe qu’il s’est construit s’est écroulé dès les premières heures de la matinée. Quand les premières images des machines à voter découvertes à des endroits autres que ceux cartographiés ont envahi les réseaux sociaux, c’était trop tard : le tsunami était là.
C’est tout le processus électoral qu’il va falloir reprendre à zéro.

Certes, quand on évolue au sein du Pouvoir, l’instinct humain de survie – instinct normal – incite parfois à justifier l’injustifiable, à expliquer l’inexplicable, à cautionner l’incautionnable !
On en vient même à justifier les erreurs d’aujourd’hui par les fautes d’hier, ce qui a pour effet de tuer le changement promis et promu !
Le bon sens est tellement faussé que même la morale apprise à l’école fout le camp !
Dans le Cid, Corneille (nous) dit pourtant : « à vaincre sans péril on triomphe sans gloire »…

En voulant faire vaincre sans péril, c’est-à-dire avec une seule voix de fraude prise en compte dans les résultats provisoires proclamés le 31 décembre 2023, les candidats de l’Usn indexés ont trahi Félix Tshisekedi en lui offrant un triomphe sans gloire !
L’Udps, premier concerné pour prendre la défense de Fatshi Béton, n’a pas à se gêner. Il doit tirer toutes les conséquences d’un premier processus électoral qui détruit toute sa lutte de 42 ans pour l’Etat de droit dont 37 à l’Opposition, 5 au Pouvoir.

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