Il y a 59 ans, jour pour jour, les congolais ont vécu un crime d’Etat ayant fondé le régime dictatorial du Maréchal Mobutu.
En effe t, quatre dignitaires, membres du Gouvernement central ont été pendu publiquement à la place pont Ngabi, où est érigé le stade dit des martyrs de la pentecôte.
Il s’est agit de : Emmanuel BAMBA, Evariste KIMBA, Alexandre MAHAMBA et Jérôme ANANY.
Après avoir scruté l’histoire politique et religieuse (la vraie), je suis arrivé à la conclusion selon laquelle, le complot ayant occasionné ce crime d’Etat avait uniquement pour cible Emmanuel BAMBA; lui qui présentait un danger à la fois pour Mobutu qui voulait confisquer le pouvoir et à l’actuelle Église kimbaguiste.
CE GRAND HOMME politique et religieux a été livré au MARÉCHAL Mobutu par certains Bena Kongo.
Il faut noter que sur le plan politique, Papa Bamba a eu une ascenssion spectaculaire au sein du parti ABAKO qui lui a permis d’assumer les fonctions de Ministre des finances (gouvernement Adoula) , Ministre de la fonction publique (Gouvernement Kimba) et Sénateur. De ces faits, il est devenu la deuxième personnalité influente après le Président Kasa Vubu au sein du parti. Cette position faisait de lui le candidat favori à la présidence de la République pour le compte de l’Abako si l’élection se faisait après le coup d’état de 1965. ( danger pour Mobutu qui voulait confisquer le pouvoir)
Sur le plan religieux, on note que Papa Bamba est le dernier compagnon du prophète Simon Kimbangu à la prison de Lubumbashi où il a rejoint le prophète 3 mois avant sa mort en 1951. C’est donc à lui que le prophète a laissé les principes de la gouvernance politique et les principes devant conduire l’Église. Il faut noter que c’est lui qui a écrit au secrétaire Général des Nations Unies pour solliciter l’effectivité du principe de liberté de cultes et d’associations au congo, lors du passage de ce dernier à Lubumbashi. Laquelle lettre avait attiré l’attention du Secrétaire général DAG HAMMARSKJÖLD qui avait demandé au parlement belge de faire droit à la demande du requérant Emmanuel Bamba, pour la simple raison que la Belgique qui était signataire de la charte des Nations Unies consacrant ce principe devait l’appliquer même sur le territoire d’outre-mer ( congo belge).
C’est ce qui a poussé le parlement Belge à reconnaître la liberté de cultes et d’associations au congo belge en 1959 avant l’indépendance.
En 1960, lors de l’assemblée générale des cellules composant le mouvement Kintuadi à Nkamba, un malentendu se constate entre les deux grands leaders du mouvement kintuadi, à savoir Papa Joseph DIANGENDA KUNTIMA (Fils biologique du prophète) et Papa Emmanuel BAMBA ( fils spirituel du prophète). A la suite de ce malentendu, le Président Joseph KasaVubu, a décidé de signer deux ordonnances octroyant deux personnalités juridiques distinctes, l’une à Papa Joseph Diangenda sous le nom ” Église de jésus sur la terre par son envoyé spécial Simon Kimbangu ” et l’autre à Papa Bamba sous le nom ” Le Salut en Jésus Christ par le Témoin Simon Kimbangu, Église Congolaise”.
Cette situation n’avait nullement arranger Papa Joseph Diangenda.
Curieusement, quatre jours après la pendaison de Papa Bamba, soit le 06 juin 1966, le Maréchal Mobutu signa une ordonnance de dissolution de l’église de Papa Bamba.
L’on se pose donc la question de savoir, qu’avait fait l’église, personne morale, distincte de la personne physique Emmanuel Bamba, pour subir cette décision inique de la part du pouvoir?
Mentez, mentez, il en reste toujours quelque chose!
L’histoire est têtue.
Paix aux âmes de nos 4 martyrs de la pentecôte.
L’état congolais doit réparer ce crime d’état qui maintient notre pays dans la malédiction d’avoir fait couler le sang des justes.
Me YVES NSONGO,
chercheur et Analyste politique
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