Eglise: Quid du choix des femmes ou des fils du visionnaire après le décès du fondateur de l’église ?

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Lorsque décède papa Diangenda Kutima, formateur de l’église kimbanguiste, le choix est porté sur son frère papa Dialungana… Idem, lorsque le père des églises de reveil en RDCONGO, le Révérend Ayidini Abala meurt, c’est son fils Pefa Ayidini qui prend la direction de l’église FEPACO/Nzambe Malamu, puis son autre fils, le révérend Apôtre Erego Ayidini et finalement, la femme d’Alexandre Ayidini, maman Amvuko.

Plus récemment, à la mort de Sikatenda Iyadi, son fils Neema Sikatenda est pressenti pour prendre les rênes de l’église du Dieu vivant, Dieu de sikatenda, qu’il denomme “Dieu de Neema.”

Après plusieurs séries d’empoisonnement, le Révérend Mbiye Mulaya met l’église à défi de lui choisir un remplaçant lors d’une assemblée des responsables au lieu de désigner directement son numéro deux: papa Florent Musiteki ou d’autres… Finalement, son fils Moïse Mbiye par un jeu de hasard fut choisi comme son successeur.

La mort du couple Olangi a créé un conflit de succession entre ses propres fils au sein de l’assemblée, mettant à nu la désorganisation de l’ordre successoral au sein de cette assemblée qui jadis fut l’une de plus grande en RDC.

Après son emprisonnement, le pasteur Kutino Fernando jette son dévolu sur sa femme Émie Kutino pour s’occuper de l’église.

Après plusieurs soins médicaux à l’étranger, le pasteur Baruti ordonne comme Pasteur son fils Carlos qui directement lui succède comme responsable de l’église Baruti Tabernacle à la mort de celui ci.

Ces nominations et successions familiales suscitent toujours des saubresauts au sein des assemblées notamment pour les éternels “numéro deux” ou les haut responsables, ceux qui se sentaient comme« le prochain numéro un ».

Très souvent déçus par “les choix de leurs numéros un” , ils prennent le large et fondent leurs propres sectes.

Comme le dit Gudule Bwalya, « Ils ne supportent pas que le choix soit porté sur un autre , et surtout sur le « fils » , souvent traité de « jouisseur« et de “ne pas être au parfum de la doctrine de l’église!”

Contesta les résolutions de leur frère Simon Kimbangu Kiangani, fils du feu papa Dialungana, les fils de papa Diangenda et de Charles Kisolokele devenus frondeurs, créent une branche de kimbanguisme à Monkoto dans la commune de Ngiri Ngiri.

Ainsi, Sikatenda Neema fut confronté au pasteur Bumba qui contesta sa légitimité… avec comme motif: «le nouveau, ne respecte pas les missions et les principes établis par son défunt père.

Plus tard, Il ouvrira ainsi sa propre église avec comme mission « continuer l’œuvre du Dieu vivant , Dieu de sikatenda dans la commune de Ngaba.

Moïse Mbiye a été obligé de se battre jusqu’à la justice avec la bande à papa Florent Musiteki qui constestait sa main mise sur l’église cité Bethel.

Plus récemment, la démission du numéro deux de Baruti Tabernacle, pasteur Dembo, semble confirmer cette règle.

Mais pourquoi, aujourd’hui le fils du visionnaire ou la femme sont choisis après le décès du visionnaire ? Que retenir de tout ça?

Je tiens à préciser que ces cas sont légions et ne se limitent pas qu’en RDC.

Certains dirigeants vont jusqu’à enregistrer les propriétés de l’église en leur nom personnel et les inclure dans leurs testaments, exacerbant ainsi les tensions.

Les implications de ces pratiques vont au-delà des conflits internes. Elles mettent en lumière de sérieux problèmes de transparence, de gouvernance et d’intégrité des institutions religieuses, affectant la confiance des fidèles et la réputation publique des églises de réveil.

Au regard de ce qui précède, je note que ce qui importe, c’est que la vraie charge du Ministère au sein d’une assemblée locale soit dûment remplie et c’est le seul point qui intéresse les fidèles ; car même si on écoute un pasteur intrus, le peuple pourra être sauvé en croyant à sa prédication, pour ce qu’il reçoit cette doctrine, non comme procédée de cet homme, mais comme procédée du Fils de Dieu et contenue en l’Écriture […] Et n’y a personne si destitué de sens commun qui n’aimât mieux être mené en paradis par un qui n’aurait point de charge, qu’être mené en enfer par un homme chargé de titres et ayant vocation ordinaire […] Qui doute que la parole de Dieu ne garde son efficace en la bouche d’un Pasteur reçu contre les formes ? Et qu’une semence semée par un larron ne puisse fructifier ? Et qu’à la sainte Cène administrée par un usurpateur, les fidèles ne puissent apporter la foi et la repentance ? Car je ne trouve point en toute l’Écriture qu’un chrétien au jour du jugement doive rendre compte à Dieu de l’envoi de ses Pasteurs, mais bien de son obéissance ou désobéissance à leur saine doctrine».

Hormis des cas ne respectant pas le règlement de l’église ou violant les textes de la parole de Dieu, c’est donc tromper les fidèles que de vouloir leur faire examiner les formes de l’envoi et la succession des Ministres, alors que l’essentiel est de savoir si la charge qu’il remplit est bonne ou non. On doit seulement se demander si le Pasteur est bien celui qui a pour fonction <<de prêcher l’Evangile, de gérer l’assemblée, d’exercer la discipline ecclésiastique et généralement de veiller sur la conduite du troupeau>>.

Par conclusion,
Le Ministre est « une grâce de Dieu» :

Le Pasteur est un don de Dieu, mais aussi la foi qui est un effet de l’ouïe de sa Parole, laquelle annoncent les Ministres de l’Évangile dont Notre Seigneur est le chef souverain et modérateur, lui envoyant ses pasteurs, tantôt immédiatement et extraordinairement, tantôt par le biais du Ministère des hommes ou des femmes.

Pour éviter les abus liés à la personnification de l’autorité au sein de l’Église, je préconise le système de gestion dit “presbytérien synodal.”

Inspiré de certains textes du Nouveau Testament (notamment 1 Timothée 3 et 2 Timothée 1), ce système à gestion collégiale
suppose une complémentarité de deux niveaux :

1. Un niveau local qui est celui de l’association culturelle locale, dirigée par un conseil des ministres et des anciens de l’église,
2. Un niveau national, qui est celui du synode, dont les délégués sont élus par les instances locales, à parité entre des pasteurs et des laïcs. En fonction de la taille de l’Église, il peut être nécessaire d’instituer un niveau intermédiaire, les synodes régionaux ou mondial.

Bishop Thierry Mfundu

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