Selon Afrique lalibre.be
L’avancée de l’AFC/M23 et la déroute militaire le contraignent à accepter ce qu’il a toujours refusé jusqu’ici.
Depuis le début de cette année, les troupes antigouvernementales de l’AFC/M23, actives dans l’est de la République démocratique du Congo, ont multiplié de manière exponentielle leurs gains territoriaux. Elles occupent aujourd’hui les capitales du Nord et du Sud-Kivu et avancent désormais vers la grande ville de Kisangani (dans le Nord) et le coffre-fort minier du Katanga (dans le Sud), là où le clan des Tshisekedi détourne tous les mois des dizaines de millions de dollars dans ce qui s’apparente à un des plus grands détournements des biens de l’État congolais.
Face à ce constat, Tshisekedi est contraint aujourd’hui d’accepter de s’asseoir à la table des négociations avec ceux qu’il appelle toujours des “terroristes”. Un terrible aveu de faiblesse qui n’est pas sans rappeler, une fois encore, la fin de Mobutu en 1996-1997. Comme Tshisekedi, le Maréchal s’est retrouvé face à des rebelles venus de l’Est qui disposaient des principales cartes maîtresses.
Félix Tshisekedi sur les traces de Mobutu.
Tshisekedi tente de précipiter la négociation – tant pis s’il doit avaler quolibets et moqueries – avant que “ses” rebelles ne disposent eux aussi de tous les atouts entre leurs mains. Mais le chef de l’État congolais, arrivé et maintenu au pouvoir par supercherie, semble déjà bien démuni. Son immense majorité politique, achetée à grand renfort de dollars, ne lui sera d’aucune aide. Les pays de la région, avec lesquels il a multiplié les promesses sans lendemain, ne cachent plus leur lassitude et, surtout, leur pragmatisme face à une rébellion qui engrange les victoires et les avancées face à une armée inexistante, remplacée, toujours à coups de billets verts, par des hommes qui composaient hier encore les milices criminelles qui pillaient, violaient, tuaient la population congolaise.
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Dans ce contexte de délitement totale de l’État, les Congolais, conscients des exubérances du régime, n’espèrent rien de lui. Quant à la communauté internationale, si souvent invoquée par le régime Tshisekedi, elle ne peut se porter au secours d’un pouvoir qui se confond de plus en plus avec une multinationale du crime, plus attachée à vider les coffres de l’État qu’à gérer une nation de plus de 100 millions d’âmes qui, dans leur immense majorité, vivent bien en deçà du seuil de pauvreté. Tshisekedi a échoué. Il s’est montré incapable de gérer ce pays qui lui a été offert sur un plateau. Il faut désormais espérer une fin de règne sans violence et, surtout, un futur pouvoir enfin à la hauteur d’un peuple qui mérite de jouir des richesses de son pays.
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