Il y a quelques mois, les journalistes et les organisations de la société civile ont dénoncé avec fermeté la surfacturation et le détournement des fonds publics dans le projet des forages.
A la suite de cette pression citoyenne, la justice avait fini par agir en mettant en cause les anciens ministres Monsieur Nicolas KAZADI, Monsieur François RUBOTA et Monsieur Mike KASENGA.
Contre toute attente, Monsieur Nicolas KAZADI avait obtenu l’autorisation de se rendre à l’étranger pour les soins, mais Monsieur RUBOTA, et monsieur Mike KASENGA, ont été arrêtés et conduits à la prison de Makala.
Malgré que le Procureur Général près la Cour de cassation ait le pouvoir d’appréciation, il est clair qu’un tel pouvoir ne peut pas conduire à des injustices notoires. Et pourtant, c’est ce qui a été fait dans ce dossier de forages. On permet à l’un d’aller se faire soigner, en homme libre, mais on jette les autres en prison. Pourquoi le Procureur Général ne pouvait-il pas laisser Messieurs RUBOTA et KASENGA en liberté jusqu’à ce que Monsieur KAZADI revienne après les soins pour qu’on les arrêtes tous ensemble ?
Aujourd’hui que les autres ont obtenu la liberté provisoire, l’injustice semble oubliée mais elle montre l’état exact de notre justice.
En rapport avec ce dossier, les citoyens devraient avoir des réponses de la part du Procureur Général près la Cour de cassation aux questions suivantes :
1. Où en sommes-nous avec ce dossier important ?
2. Pourquoi le Procureur Général ne communique pas sur ce dossier où la République pourrait perdre des millions de dollars ?
3. Les congolais n’ont-ils pas le droit de savoir si le dossier a été classé ou si les poursuites vont être engagées contre les personnes mises en cause ?
4. Est-ce ce dossier ne va-t-il pas être étouffé dans l’œuf comme d’autres que nous avons connus dans ce pays ?
En date du 6 août 2024, lors de l’interview accordée à Top Congo et Congo indépendant ; le Président Tshisekedi avait donné l’impression de défendre les personnes dont les noms ont été cités dans les réseaux sociaux, en rapport avec les affaires de corruption, mais il avait insisté pour qu’on laisse la justice faire son travail.
Plus d’un mois après, le silence de la justice inquiète. Il ne faut pas que cette affaire finisse comme les autres par manque de suivi des citoyens.
Au regard des dispositions de l’article 149 de la Constitution « …La justice est rendue sur l’ensemble du territoire national au nom du peuple… ». Parce que la justice est rendue au nom du peuple, il me semble clair que les citoyens ont le droit de suivre comment la justice travaille, d’une part, et de donner leur appréciation sur les décisions qui sont prises en leur nom par les magistrats.
Nous attendons la suite de ce dossier.
Le silence de la justice sur ce dossier n’est pas en sa faveur.
On a les yeux ouverts.
Fait à Kinshasa, le 25 septembre 2024.
Me Jean Claude KATENDE
Téléphone : +243811729908
Le Gardien du Temple.
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