Il a pris sa retraite le 11 juillet 1982.
On rigole souvent de ses dérapages en français. Lorsqu’en séjour en Belgique, il répond au serveur qu’il veut manger du Loso et le belge lui ramène de l’eau chaude alors qu’il voulait manger du riz.
Depuis 1960, le Général Bobozo a été omniprésent dans tous les coups sont permis au Congo.
Le Général Bobozo est là lors du coup d’État de Mobutu Sese Seko le 24 novembre 1965. Les militaires ont pris le pouvoir de force aux civils. Tous les officiers militaires de l’armée nationale congolaise (ANC) font allégeance au Général Mobutu, y compris le Général Bobozo.
Et pourtant, secret de polichinelle, tout le monde sait que lorsque le Congo est devenu indépendant, le 30 juin 1960, aucun soldat ne dépassait le grade d’adjudant et Bobozo était le seul noir le plus haut gradé de la force publique car il était lui-même adjudant.
Le Général Mobutu Sese Seko n’avait pas à contredire celui qui fut son instructeur militaire à Kinshasa : le Général Bobozo !
Lors de la pendaison des conjurés de la Pentecôte en 1966, le Général Bobozo a supervisé la mort de ceux qui ont été étranglés, sur le pont Cabu actuellement pont Kasa-vubu.
Alors que le Général Mobutu avait décrété l’amnistie pour les opposants politiques et qu’il avait donné des assurances au Congo-Brazaville, que Pierre Mulele, ancien ministre de l’éducation nationale de Patrice Emery Lumumba pouvait rentrer au Congo-Kinshasa, d’ailleurs Justin Bomboko, ministre des Affaires étrangères de Mobutu, d’y était attelé.
Craint par Mobutu Sese Seko, c’est le Général Bobozo, qui a comploté pour assassiner Pierre Mulele au camp Kokolo. Il tenait à venger le colonel Ebeya, les veuves et les orphelins militaires, victimes des Muleleïstes.
Un tribunal militaire, composé de trois officiers supérieurs et siégeant à huis clos dans un lieu tenu secret, a condamné à mort mardi matin l’ancien chef rebelle Pierre Mulele.
Le tribunal siégeait sans désemparer depuis lundi 17 heures, et il a fallu deux heures de délibérations pour qu’il rende son verdict.
La sentence est sans appel, mais Pierre Mulele a aussitôt introduit un recours en grâce auprès du chef de l’État.
L’ancien chef rebelle était revenu à Kinshasa le 29 septembre 1968, venant de Brazzaville en compagnie de Justin Bomboko, ministre des affaires étrangères.
Pierre Mulele, yeux crevés, organes génitaux, oreilles et le nez arrachés et mains coupées étant encore vivant, bras et jambes amputés avant de finir au Fleuve Kongo.
Pierre Mulele 51 ans, était né le 11 août 1929 à Isulu matende dans la province du Kwilu dans le Grand-Bandundu, il était Mumpende de groupe ethinique. Il fut sauvagement assassiné entre le 2 ou le 9 octobre 1968 selon les sources par le pouvoir de Mobutu sese seko après une fausse alerte d’armistice.
Pierre Mulele fut ministre à l’éducation dans le premier gouvernement de Patrice Emery Lumumba après l’indépendance du Kongo le 30 juin 1960 .
Avec l’arrestation et l’assassinat de Patrice Lumumba en janvier 1961 et l’arrestation d’Antoine Kizenga en 1962 , Pierre Mulele était devenu un de grand defenseur de la pensée et des idéaux de Lumumba .
Il s’était rendu en Egypte au Caire comme représentant des Lumumbiste basés en exil au Brazzaville et de là, il a accompli une formation militaire en Chine en 1963.
Ceci le mènera à son retour à être à la tête d’un mouvement de rébellion aux conséquences terribles contre le pouvoir dictatorial de Kinshasa.
La rébellion contre le pouvoir de Kinshasa éclata au mois de janvier en 1964. Elle s’appela la rébellion des Simba et était conduite par Pierre Mulele, Gaston Soumialot et Christophe Gbenye, qui tous étaient membres du parti politique PSA , Parti de solidarite Africaine de Gizenga.
L’axe de la rébellion de Mulele qui était basé dans le kwilu au bandundu fut aussi connu sous la rébellion de Mulele .Avec la défaite de la revolution de Mulele , il se rendi au Congo-Brazzaville qui avait une politique d’obédience socialiste jusqu’en 1968.
Pierre Mulele était marié à Leonie Abo une combattante de lutte qui avait passé plus de cinq ans avec lui dans le maquis .
Le 29 septembre à 11 heures, Bomboko offre une réception sur le bateau présidentiel à laquelle assistent Mulele et les autorités de Brazza. L’après-midi, Bomboko prend le départ de la grande traversé avec Pierre Mulele, Léonie Abo, Joseph Makinda, et deux autres partisans: Théodore Kabamba et Zénon Mibamba. Arrivee’ a kinshasa , Mulele et sa femme passeront la nuit dans la residence privee’ de Justin Bomboko.
Les trois jours suivants, des dizaines d’amis de Mulele viennent le saluer dans la parcelle de Bomboko. Leurs noms sont enregistrés par des militaires de la garde.
Germain Mwefu, un ami de jeunesse de Mulele, lui dit: «A l’extérieur, nous entendons des rumeurs disant que l’on va te tuer. La situation est grave, il faut que tu prennes la fuite.» Mulele répond: «Je ne suis pas allé à Brazzaville pour arriver à Kinshasa. Il y a eu un changement là-bas et cela m’a amené ici. Il y a trois choses: la naissance, la vie et la mort. J’ai fait tout ce que je pouvais, j’ai semé les bonnes graines, elles ne sont pas tombées sur les rochers mais dans la bonne terre. J’attends maintenant mon dernier jour.»
Le 2 octobre à 17 heures, Mulele, sa soeur Thérèse, Abo et Mibamba sont amenés vers la prison dans l’enceinte du camp militaire Kokolo. Ils y retrouvent Théodore Bengila qui leur dit: «Vous aussi, vous êtes venus pour qu’ils nous tuent tous ensemble?» Immédiatement, Mulele et Bengila sont enfermés par des militaires. Entre-temps, les autres amis de Mulele qui se trouvaient dans la maison de Bomboko, sont amenés à la prison.
Ainsi, dix femmes, dont la mère de Mulele , et dix jeunes filles, dont Annie, la fille de Bengila, sont enfermées ensemble dans une grande chambre de la prison pendant trois mois, sans savoir ce qui est arrivé à Mulele et Bengila.
Dans la nuit du 2 octobre 68, les militaires ont commencé à torturer Mulele et Bengila. Mulele a été tué avec une telle cruauté bestiale, qu’elle couvrira à jamais de honte le régime qui a ordonné cette sauvagerie. Vivant, on lui a arraché les oreilles, coupé le nez, tiré les yeux des orbites. On lui a arraché les organes génitaux. Toujours vivant, on lui a amputé les bras, puis les jambes. Les restes humains ont été jetés dans un sac et immergés dans le fleuve. Théodore Bengila a été assassiné de la même façon barbare .
Daniel Monguya Mbenge, qui était vice-gouverneur du Bandundu à l’époque du maquis de Mulele, l’a confirmé. Monguya se trouvait à Kikwit en 1966. Dans son livre, il écrit : «Il y a eu trois mille assassinats sous les ordres du colonel Monzimba au camp militaire, situé vers la plaine d’aviation, lieu surnommé par le colonel : la Boucherie de Kikwit. Dans un seul puits, des familles entières ont été enterrées vivantes par les militaires.» Lorsque, en 1988, Monguya rencontre Abo la femme de Mulele, il lui dit, d’une voix Tremblant d’émotion : « Madame, dans l’histoire du Congo, votre mari est un personnage immortel; toute ma vie, j’aurai des remords d’avoir aidé à barrer la route du succès à Pierre Mulele ».
Cléophas Kamitatu père d’Olivier Kamitatu , le principal adversaire de Mulele au Kwilu, écrit dans son livre La grande mystification du Congo-Kinshasa : « Loin de faire un procès à Mulele, on l’exécuta après des tortures inouïes : organes génitaux arrachés, yeux crevés, mains amputées, puis on le plaça dans un sac rempli de pierres et on le jeta vivant dans le fleuve Congo. Mulele n’a jamais été jugé à huis clos et il fut jeté vivant dans le fleuve Congo, le soir même du retour du président Mobutu ».
Pour commettre ce crime bestial, les officiers ont attendu le retour de Mobutu, le 2 octobre 1968, pour recevoir ses instructions.
Il ne s’agissait nullement d’un acte spontané commis dans un accès de colère, mais d’une cruauté froidement préparée: pendant trois jours, Mulele et sa femme avaient été hébergés en toute quiétude dans la maison de Bomboko.
Et il faut que le peuple se souvienne: Mobutu, l’homme de la cruauté inhumaine envers Mulele, mais aussi envers tout le peuple congolais, a été pendant plus de trente ans l’homme de confiance de l’Occident capitaliste!
Le meurtre de la vielle mère de Mulele, dix ans après l’assassinat de Mulele, Mobutu juge nécessaire d’exécuter sa vieille mère, Ignace Luam.
En janvier 1978, dans la région de Lukamba, un prophète du nom de Martin Kasongo Mimpiepe prétend être Mulele ressuscité.
L’armée intervient et massacre deux mille paysans de la région d’Idiofa. Parmi eux se trouvent Ntoma, le petit frère de Mulele, le chef du groupement Lukamba, Kingoma et le chef de Lukamba Bozombo, Ekwalanga, le beau-frère de Léonie Abo.
Un frère de Mulele, Delphin Mbumpata, est traîné de son lit à l’hôpital de Matende Iwungu et abattu dans la rue. L’armée fait la chasse à la vieille mère de Mulele, qui s’est réfugiée dans la forêt.
Les militaires assassinent François Mbawalanga, un frère de Léonie Abo, parce qu’il ne peut pas dire où se trouve la mère. Ils tuent un frère d’Ignace Luam, Etu Mbwun, puis Okul, la fille d’une sœur d’Ignace Luam, ainsi que son fils Nestor Edzu…
Finalement, la mère de Mulele est arrêtée et traînée devant les villageois de Lukamba. Dans un texte rédigé par des témoins le 28 avril 1978, on lit: «Les militaires lièrent la maman avec des cordes en formant une croix. Avant qu’elle ne soit fusillée, elle fit cette déclaration aux militaires: Vos mamans vous ont mis au monde; est-ce qu’elles savaient que vous deviendrez des militaires? Les soldats tireront pendant longtemps sur elle sans que les balles l’atteignent. Ils la couperont en morceaux avec des poignards. Chaque partie sera enterrée à part.»
pas un secret car tout Congolais qui connaît l’histoire du pays, n’oublie pas que le général Bobozo était un sanguinaire et a participé activement à la déstabilisation politique du Congo lors du premier coup d’état militaire de l’Afrique indépendante, en septembre 1960. Il est toujours là dans le deuxième coup d’État militaire du 24 novembre 1965. Lors de la pendaison de la Pentecôte 1966, il a supervisé la mort de ceux qui ont été étranglés, il a comploté pour tuer Mulele pour venger le colonel Ebeya, les veuves et les orphelins militaires et
a de nouveau montré de la sévérité son implication dans le 1969 et les massacres d’étudiants de 1971.
Pierre Mulele n’a jamais eu droit à un jugement juste au Kongo. Il a été exécuté comme un chien. Nous ne justifions en rien sa cruauté dans la rébellion au Kwilu mais nous n’approuvons non plus la bestialité de sa mise à mort.
La sévérité du Général Bobozo est aussi connue dans son implication dans les années 1969 surtout les massacres d’étudiants de 1971.
Le général Bobozo est devenu général d’armée 4 étoiles en 1970. Il était le seul. Alors que le Général Mobutu Sese Seko n’avait que 3 étoiles.
Louis de Gonzac Bobozo Salelo Ndembo Aduluma Wale est né à Tarangbwa, dans le territoire de Mobayi Mbongo, district d’Ubangi, en 1915 (quand le Congo belge n’avait pas de provinces).
Il était entré dans l’armée par le service militaire, en tant que recrue volontaire.
C’était à Lisala, le 28 juin 1933. Après des tests physiques et des examens médicaux, il fut admis à la force publique, le 17 juillet 1933, à Irebu.
Après cela, il a été envoyé en mutation à Thysville en 1934.
L’année suivante, en 1935, il s’était rendu à Stanleyville.
Le soldat Bobozo avait commencé dans la force publique en tant que Likili.
Peu à peu, il devient soldat de première classe le 5 octobre 1937 ; caporal, 1er mai 1938 ; Sergent, le 1er avril 1940 et affecté à Watsa.
Plus tard, il était envoyé à Faradje en 1941. Là, il sera appelé pour la campagne de combat de la seconde guerre mondiale, en Abyssinie ; Assossa ; Gambela et Saio.
Après la guerre, il est envoyé à Buta, en 1946 et à partir du 1er janvier 1947, il occupe le grade de premier sergent.
La même année, il se rend à Luluabourg où il restera 10 ans.
Le 1er avril 1949, il est promu au grade de sergent-major et promu instructeur à l’école centrale de Luluabourg de 1948 à 1959.
C’est là qu’il se fait mieux connaître d’un de ses élèves sous le nom de Joseph-Désiré Mobutu.
Le 1er janvier 1951, Bobozo est devenu premier sergent-major.
Le 1er octobre 1959, Bobozo devient Adjudant et le 15 avril 1960 il quitte Luluabourg et rejoint le Bataillon Commandant de la 4ème Brigade Indépendante à Thysville.
les nominations ont été faites par le président Kasa Vubu, sur proposition du Premier ministre et ministre de la Défense le 1er juillet 1960. Ici, Bobozo a été promu au grade de lieutenant-colonel et au poste de commandant de la 4e brigade indépendante de Thysville. Le 1er avril 1961, il devient colonel.
Le 23 mars 1963, il est muté à Elisabethville avec pour mission d’organiser le 4e groupement militaire au Katanga (après la sécession du Katanga et le déroulement de la guerre de rébellion de Gizenga)
Le 1er avril 1964, il devient général de division et commandant du 4e groupement à Elisabethville.
Le 24 novembre 1965, il devient commandant en chef de l’A.N.C.
Le 1er janvier 1968, il devient général de corps d’armée et le 1er juillet 1970, il est promu au grade de général d’armée.
Il a pris sa retraite le 1er juillet 1982.

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