Voici ce qu’il faut retenir de l’accord de paix signé le 27 juin 2025 à Washington, sous l’égide des États‑Unis (cérémonie organisée par le secrétaire d’État Marco Rubio et en présence du président Trump) :*
Principaux engagements
1. Retrait des troupes rwandaises d’ici 90 jours de l’est de la RDC, en application d’un accord technique initial de 2024.
2. Désengagement, désarmement et intégration conditionnelle des groupes armés (M23, FDLR et autres), avec un mécanisme sur mesure (P‑DDRCS) pour évaluer chaque cas.
3. Création d’un mécanisme conjoint de coordination sécuritaire, à instaurer dans les 30 jours, avec échange d’informations (CONOPS).
4. Préservation de l’intégrité territoriale, engagement mutuel à cesser toute ingérence transfrontalière.
5. Retour des déplacés internes et des réfugiés, avec corridors humanitaires et accès sécurisé.
6. Cadre d’intégration économique régionale à établir en 90 jours, notamment dans les chaînes d’approvisionnement en minerais, impliquant les États‑Unis.
Contexte & enjeux
Ce conflit, profondément enraciné depuis le génocide de 1994, a fait des milliers de victimes en 2025 et provoqué le déplacement de centaines de milliers de personnes.
Le groupe M23, soutenu – selon Kinshasa, l’ONU et des puissances occidentales – par Kigali, a pris le contrôle de villes comme Goma, alimentant l’escalade .
Les FDLR, milices hutu accusées de crimes génocidaires, seront ciblées par des opérations conjointes du côté congolais.
Orientations économiques & géopolitiques
L’accord intègre un volet stratégique pour les investissements occidentaux, notamment via l’accès plus sécurisé aux minerais (cobalt, lithium…). C’est vu comme un moyen de réduire l’influence chinoise dans la région .
Washington négocie aussi la mise en place d’un cadre économique, à signer ultérieurement au niveau présidentiel, dépendant de la progression des pourparlers paralleles au Qatar.
Opportunités & risques
Potentiel historique : certains y voient un tournant possible pour la paix dans les Grands Lacs.
Fragilité élevée :
M23 n’est pas clairement inclus dans l’accord, ce qui pose un risque de poursuite des combats .
L’intégration conditionnelle des milices soulève des inquiétudes quant aux précédents (Pretoria 2002) et au risque de dilution de la discipline des FARDC .
Les populations estiment qu’on privilégie les intérêts miniers plutôt que la justice pour les victimes et une paix durable.
🗓 Prochaines étapes
Rupture des troupes d’ici fin septembre (90 jours).
Lancement des mécanismes sécuritaires et économiques (30–90 jours).
Sommet présidentiel à Washington pour finaliser le volet économique.
Suivi par les pourparlers à Doha impliquant M23, jugé essentiel pour la paix.
En résumé, cet accord représente un jalon diplomatique majeur, combinant désarmement, coopération sécuritaire, retour humanitaire et stratégie économique. Toutefois, sa réussite dépendra largement de l’inclusion réelle des acteurs rebelles (M23), de la mise en œuvre effective sur le terrain, et du respect des droits des populations locales.
Par FAUSTIN BN, CITOYEN CONSCIENCIEUX DE LA RÉPUBLIQUE
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