Le professeur Paul René Lohata met en avant le rejet de toute modification de la Constitution en République Démocratique du Congo (RDC), en s’appuyant sur des arguments d’ordre politique, scientifique et historique.
Sur le plan politique, la Constitution de 2006 est perçue comme la plus stable de l’histoire du pays, ayant été adoptée par référendum, ce qui lui confère une légitimité incontestable. Les tentatives antérieures de modification, notamment sous Mobutu et Joseph Kabila, ont suscité une forte opposition populaire, témoignant de la vigilance des Congolais face aux dérives autoritaires. Par ailleurs, une modification opportuniste dans un contexte de tensions internes pourrait entraîner une nouvelle instabilité.
D’un point de vue scientifique, la Constitution comprend des dispositions « intangibles » qui protègent les droits fondamentaux ainsi que la stabilité politique. Son adoption par référendum reflète la volonté du peuple, et toute modification sans un processus similaire pourrait compromettre cette légitimité. Les théories politiques suggèrent que les révisions constitutionnelles visant à maintenir un chef d’État au pouvoir sont souvent liées à une dérive autoritaire.
Enfin, des comparaisons avec d’autres pays montrent que les changements constitutionnels peuvent aboutir à des résultats variés, souvent instables, comme l’illustre le cas du Burundi. Historiquement, la mémoire collective des Congolais, marquée par des luttes pour la démocratie, alimente une résistance à toute tentative de prolongation de mandat.
En somme, l’opposition à la révision constitutionnelle en RDC repose sur une multitude d’arguments qui soulignent les risques d’instabilité et de perte de légitimité démocratique, mettant en avant la détermination de la population à défendre la Constitution actuelle.
David Otshudiema
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