L’ancien président Joseph Kabila, fort de son expérience à la tête de l’État congolais durant près de deux décennies, connaît bien les rouages des crises armées qui minent l’Est du pays. Il a lui-même piloté plusieurs processus de paix, notamment avec d’anciens groupes armés. Sa venue à Goma pourrait donc s’inscrire dans une démarche constructive de consultation politique, en vue d’apporter sa contribution à la recherche d’une solution durable au conflit.
Cette hypothèse mérite d’être sérieusement considérée. En tant qu’ancien chef de l’État, Kabila conserve une influence notable dans certaines sphères politiques, militaires et sociales du pays. Il est tout à fait possible qu’il cherche à user de cette influence pour apaiser les tensions, consulter des acteurs locaux, et participer aux efforts de stabilisation dans une région qui continue de souffrir depuis des décennies.
Appel au calme et à la retenue : analyser avant de conclure
Alors que la province du Nord-Kivu traverse une période d’instabilité marquée par les affrontements entre les FARDC et les rebelles du M23, l’arrivée de l’ancien président Joseph Kabila à Goma le 18 avril a immédiatement suscité des réactions diverses. Certaines voix proches du pouvoir se sont empressées de tirer des conclusions hâtives, y voyant la confirmation des accusations portées par le président Félix Tshisekedi, qui avait publiquement affirmé que Kabila était en lien avec les groupes rebelles.
Il est essentiel, dans un contexte aussi sensible, d’éviter les jugements précipités. Avant de spéculer sur les raisons de sa présence, un appel au calme et à la retenue s’impose. La situation sécuritaire à l’Est du pays est bien trop grave pour être utilisée à des fins de règlements de comptes politiques ou pour alimenter des tensions inutiles.
Une responsabilité collective pour la paix
Plutôt que d’alimenter les soupçons et d’exacerber les clivages, les acteurs politiques congolais, toutes tendances confondues, devraient privilégier la concertation et l’unité nationale. Le moment exige une mobilisation collective autour de l’intérêt supérieur de la nation. Si l’ancien président Kabila a choisi de se rendre à Goma en cette période critique, c’est peut-être parce qu’il estime, à juste titre, que sa voix et son expérience peuvent compter dans la recherche d’une sortie de crise.
En définitive, l’histoire récente de la RDC nous a appris que la paix se construit dans le dialogue, la retenue, et la concertation. Il serait donc sage de ne pas précipiter les jugements, mais d’attendre que les raisons officielles de sa présence soient rendues publiques. La RDC a besoin de ponts, pas de murs.
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