Assemblée Nationale en RDC : La bataille du perchoir : entre fidélité et ambition, qui rassure TSHISEKEDI ? Analyse sociopolitique et géostratégique du DUEL MBOSO-BOJI après la démission de Vital Kamerhe.Par Jonas TSHIOMBELA, Avocat du Peuple

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Révolution de la conscience révoltée(55)
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Assemblée Nationale en RDC : La bataille du perchoir : entre fidélité et ambition, qui rassure TSHISEKEDI ? Analyse sociopolitique et géostratégique du DUEL MBOSO-BOJI après la démission de Vital Kamerhe.Par Jonas TSHIOMBELA, Avocat du Peuple

Kinshasa, 24 Octobre 2025. Depuis la démission de Vital Kamerhe du perchoir de l’Assemblée nationale, une véritable bataille d’influence s’est engagée pour sa succession. Deux figures émergent : le patriarche Christophe Mboso N’Kodia Pwanga, âgé de 83 ans et originaire de l’ex-Province du Bandundu, et Aimé Boji Sangara, actuel ministre d’État en charge du Budget et natif du Sud-Kivu. Le choix final reviendra au Président Félix Tshisekedi, dont la décision est attendue avec impatience dans les milieux politiques et diplomatiques de Kinshasa.

Christophe Mboso : le patriarche rassurant
À 83 ans, Christophe Mboso incarne la stabilité et l’expérience. Figure respectée de la scène politique congolaise, il a traversé toutes les républiques et transitions. Ancien président du Bureau d’âge, il a dirigé l’Assemblée nationale avec une prudence et une fidélité constantes à la vision du Chef de l’État. Sa longévité politique et son absence d’ambitions présidentielles le rendent, aux yeux de nombreux observateurs, plus sécurisant pour le Président Tshisekedi. Il apparaît comme le gardien de l’équilibre politique et un facteur de continuité institutionnelle, dans un contexte où le pays prépare les grandes manœuvres pour 2028. De plus, son enracinement dans l’ex-Bandundu, région historiquement alliée au pouvoir actuel, renforce la légitimité géopolitique de sa candidature.

Aimé Boji : la relève ambitieuse
Aimé Boji Sangara, 54 ans, est perçu comme la nouvelle génération politique. Proche de Vital Kamerhe, il dispose d’un bon ancrage à l’Est et d’une réputation de gestionnaire rigoureux. Son profil technocratique, combiné à son expérience au Budget, plaide pour une Assemblée plus dynamique et modernisée. Cependant, son ambition politique affichée pourrait inquiéter certains cercles présidentiels, soucieux de préserver un équilibre interne avant 2028. Certains analystes estiment que Boji incarne une continuité « kamheriste » au sein du pouvoir, ce qui pourrait complexifier la lecture politique de sa nomination.

Le dilemme présidentiel
Entre Mboso et Boji, le dilemme du Chef de l’État est avant tout politico-stratégique :
Choisir Mboso, c’est opter pour la stabilité, la fidélité et la neutralité institutionnelle. Choisir Boji, c’est miser sur le renouvellement, la modernisation et la préparation d’une relève générationnelle. Mais dans le contexte politique actuel, marqué par des tensions régionales, des rivalités au sein de l’Union sacrée et la nécessité de consolider la majorité parlementaire, beaucoup d’observateurs pensent que le Président se sentira plus sécurisé politiquement avec Mboso, le patriarche loyal et sans ambitions de pouvoir personnel.

En résumé : une bataille de symboles avant 2028
La succession de Vital Kamerhe à l’Assemblée nationale dépasse la simple question institutionnelle : elle traduit les nouveaux rapports de force internes à l’Union sacrée et la volonté du Président Tshisekedi de redéfinir son socle politique à l’aube de son second mandat. Le choix de Christophe Mboso serait un signal d’apaisement et de stabilité, rassurant les alliés du Grand Bandundu et les partenaires institutionnels soucieux d’un leadership modéré et loyal. À l’inverse, une désignation d’Aimé Boji marquerait une ouverture vers le renouvellement générationnel, mais non sans risques : elle pourrait être perçue comme un retour d’influence du camp Kamerhe, voire une fragilisation du contrôle présidentiel sur l’hémicycle. Sur le plan géostratégique, le calcul présidentiel est clair : la stabilité politique immédiate prime sur les ambitions futures. Dans un contexte régional tendu guerre à l’Est, pression internationale, recomposition des alliances internes, le patriarche Mboso apparaît comme le choix de la prudence, tandis que Boji reste celui de la projection. Entre expérience et jeunesse, fidélité et ambition, stabilité et renouveau, le Président Félix Tshisekedi devra trancher avec lucidité, car son choix ne déterminera pas seulement le visage du Parlement, mais aussi l’équilibre du pouvoir congolais à l’horizon 2028. Wait and See. Partager cette analyse et vos réactions sont les bienvenues par mail : tshiombelajonas@gmail.com, Kinshasa RDC). Nous y reviendrons.

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