Ce samedi 3 mai 2025, Faure Gnassingbé prendra la fonction de président du Conseil des ministres sans limitation de mandats._
Faure Gnassingbé est le seul président de la Cédéao, la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest, issu d’une lignée dynastique, après la mort de son père, en février 2005.
Celui-ci va prendre désormais la tête d’un régime parlementaire qui lui confère à peu près les mêmes pouvoirs que lorsqu’il était président de la République, mais en le libérant de la limitation des mandats.
La modification de la Constitution de mai en 2024 a mis en place le poste de président du Conseil des ministres. Mais la Constitution togolaise a été amendée sans l’accord du peuple, estime David Dosseh, premier porte-parole du Front citoyen Togo debout :
“Voilà aujourd’hui une Constitution qui a été adoptée sans consulter le peuple et qui décide de mettre sur pied un exécutif bicéphale : c’est-à-dire qu’on crée un poste de président de la République sans aucun pouvoir. Quand vous lisez ses attributions, il est là peut-être pour accréditer les ambassadeurs.
Et celui qui détient le pouvoir, c’est celui qui peut être nuisible, celui qui n’a pas de limitation de mandats. C’est le président du Conseil des ministres”, martèle M Dossey
Les pouvoirs de Faure Gnassingbé
L’actuel président du Togo jouit d’une large majorité à l’Assemblée depuis les dernières élections législatives, en 2024. Le parti Unir de Faure Gnassigbé a en effet remporté 108 sièges sur les 113 que compte le Parlement.
“Il y a d’abord la répression pour effrayer et terroriser la population. Ensuite, il y a l’instrumentalisation de la justice pour neutraliser les adversaires politiques et les défenseurs des droits humains. Il y a, d’un autre côté, la manipulation régulière de la Constitution pour toujours rester au pouvoir. Et enfin, le quatrième instrument, c’est la fraude électorale”, estime Nathaniel Olympio, porte-parole du mouvement citoyen Touche pas à ma Constitution
L’image du médiateur
Mais le pouvoir togolais estime que toutes les forces vives du pays ont eu leur mot à dire dans la gouvernance du pays. Gilbert Bawara, ministre togolais de la Réforme du service public, du travail et du dialogue, rejette les accusations de l’opposition.
“Le jour où l’opposition sera mieux organisée, mieux implantée sur le terrain, où elle aura des leaders pragmatiques, qui seront prêts à mettre en place une politique d’ouverture, probablement qu’elle pourra vraiment concurrencer le parti Unir”, a déclaré le ministre togolais à la DW.
Le président togolais Faure Gnassingbé conserve toutefois une image de médiateur dans différentes crises en Afrique, notamment celle entre le Rwanda et la République démocratique du Congo,ou encore entre les pays de l’AES, le Mali, le Niger et le Burkina Faso, et la Cédéao.
Mais cette posture n’empêche pas l’opposition togolaise de critiquer ses dérives autocrates.
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