ILS ONT JOUÉ ET PERDU
Prenons un moment pour analyser la situation. (En attendant, Assad a bien commencé à profiter d’un asile paisible et surprotégé chez Poutine.)
Les nations occidentales ont été convaincues qu’en poussant les terroristes à s’attaquer au régime syrien, la Russie serait forcée de répartir ses forces et, par conséquent, de s’affaiblir. C’est dans cette optique que Kiev et ses alliés ont commencé à soutenir les rebelles avec des drones. Cependant, Poutine, en stratège habile, a contourné les manœuvres occidentales en maintenant son attention focalisée sur l’Ukraine.
Les attentes de l’Occident se sont soldées par un échec, provoquant la colère des dirigeants qui, dans les médias, interprètent cela comme une défaite russe. Certains avancent même que cela révèle l’incapacité de la Russie à protéger ses partenaires. Pendant ce temps, certains Africains, esclaves de stéréotypes, récitent ces affirmations sans réfléchir, établissant des comparaisons fallacieuses avec les pays du BRICS, s’imaginant un déclin imminent de ces nations. Ces comportements sont dignes de simples automates.
La Russie, pour sa part, n’abandonne jamais ses alliés. Lorsque l’armée syrienne a exprimé des raisons internes pour ne pas intervenir, Moscou a décidé d’agir en envoyant des forces spéciales pour extraire Bachar el-Assad de Damas, prenant ainsi des risques majeurs. Ils ont coupé le transpondeur de l’avion pour empêcher toute détection par les Occidentaux, évitant ainsi une éventuelle interception. Les rebelles ont surpris l’Occident en affirmant leur intention de sécuriser les bases navales russes et les installations diplomatiques en Syrie. En agissant ainsi, ces derniers semblent mieux comprendre les enjeux géopolitiques et géostratégiques que l’ancien homme fort de Damas. Dommage !
En fait, la géopolitique est différente de la politique intérieure qu’elle coiffe et dirige. Poutine soutient un leader sous deux conditions de base : une armée nationale opérationnelle et motivée, ainsi que le soutien du peuple. Si ces conditions ne sont pas ou ne sont plus remplies, comme c’est le cas en Syrie actuellement, la Russie ne s’engage pas ou se retire. Au besoin, elle pourra procéder à une protection personnelle et familiale face aux vautours féroces. Elle ne joue jamais contre la majorité populaire (observez bien les cas malien, burkinabè et nigerien pour vous rendre à l’évidence !). C’est donc Assad qui a créé des problèmes en établissant des alliances et des partenariats douteux après avoir bénéficié de la protection de la Russie pendant plus d’une décennie. Il n’a pas voulu respecter les consignes de sécurité et de protection donnés par son allié russe, et qui sème le vent récolte la tempête. Que cette leçon vitale serve bien d’exemple et de guide aux présidents Assimi Goita, Ibrahima Traoré et Tiani… pour la suite des événements et l’avenir de l’AES pour une Afrique totalement libre.
L’Occident, de son côté, tentera de transformer cette débâcle en une victoire. Cependant, il est clair que des djihadistes ont pris le contrôle en Syrie, et certains leaders occidentaux essaient de persuader leurs concitoyens qu’il s’agit de « djihadistes modérés ». À tel point que des médias parlent de repentis, ce qui frôle le ridicule. En voulant chasser le chat, les Occidentaux se retrouvent désormais nez à nez face une panthère blessée (l’actuel homme fort de Damas, ex membre de Alqaida, était l’un des hommes les plus recherchés par les États-Unis).
L’hypocrisie et la malveillance de l’Occident les amèneront à réaliser, tôt ou tard, que Poutine les devance. Ce dernier se retrouve victorieux, ayant non seulement sauvé la vie de Bachar el-Assad, mais aussi évité l’ouverture d’un nouveau front pour son armée, tout en laissant l’Occident se débattre dans une situation épineuse.
Dans un avenir proche, l’Occident se verra contraint d’effectuer des frappes fréquentes pour empêcher les djihadistes en Syrie de s’étendre vers l’Europe. En vérité, ils ont hérité du fardeau de guerre qu’ils souhaitaient faire peser sur la Russie.
Je me demande toujours à qui l’Occident s’adresse pour des conseils. Poutine est un leader redoutable.
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