Un avertissement à peine voilé à la multipolarité mondiale
Dans une déclaration fracassante aux allures de mise en garde, le président américain Donald Trump a annoncé son intention d’imposer un tarif douanier additionnel de 10 % à tout pays qui oserait s’aligner sur ce qu’il qualifie de « politiques anti-américaines » portées par le bloc BRICS, dont les chefs d’État se sont réunis ce dimanche 06 Juillet 2025 au Brésil pour un sommet jugé déterminant.
Le BRICS, acronyme à l’origine limité au Brésil, à la Russie, à l’Inde et à la Chine, avait accueilli l’Afrique du Sud pour marquer une première ouverture vers le continent africain. Aujourd’hui, ce bloc s’affiche résolument comme un contre-pouvoir économique et diplomatique, fort de l’adhésion récente de l’Égypte, de l’Éthiopie, de l’Indonésie, de l’Iran, de l’Arabie saoudite et des Émirats arabes unis. Ce sommet marque d’ailleurs une première historique pour l’Indonésie, symbole d’une dynamique de rassemblement Sud-Sud plus affirmée que jamais.
Cette sortie de Donald Trump illustre la crispation de l’axe occidental face à la montée de coalitions géoéconomiques alternatives qui redessinent la carte des alliances mondiales. Pour nombre d’analystes panafricains, cette rhétorique protectionniste révèle surtout la fébrilité d’un leadership américain contesté, qui perçoit dans l’élargissement du BRICS une menace réelle à l’ordre économique unipolaire.
Alors que le monde se réorganise autour de nouvelles solidarités économiques, notamment Sud-Sud, l’Afrique forte de ses ressources et de ses ambitions de souveraineté apparaît plus que jamais au cœur de cette recomposition stratégique. Pour le continent, chaque sommet du BRICS est une tribune où se joue l’équilibre entre dépendance et affirmation de ses intérêts vitaux dans la mondialisation.
Face aux ultimatums et pressions, la question qui se pose reste entière : l’Afrique et ses partenaires émergents céderont-ils aux menaces de sanctions ou embrasseront-ils résolument la voie d’un rééquilibrage multipolaire ?
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