RENFORCER LA PARTICIPATION DE LA SOCIETE CIVILE DANS LA MISE EN ŒUVRE DU
PROCESSUS DE KIMBERLEY EN REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO, POUR
GARANTIR LES CHAINES D’APPROVISIONNEMENT RESPONSABLES EN DIAMANT :
DECLARATION FINALE DE L’ATELIER DE RENFORCEMENT DES CAPACITES DE LA SOCIETE
CIVILE SUR LE PROCESSUS DE KIMBERLEY
Nous, délégués des Organisations de la Société Civile impliquées dans la mise en œuvre du
Processus de Kimberley en République Démocratique du Congo (RDC), réunies dans la salle
Mgr Munzihirwa de la Paroisse Sacré-cœur à Kinshasa du 29 au 30 août 2025 à l’occasion de
l’atelier de renforcement des capacités des Organisations de la Société Civile sur le Processus
de Kimberley dans le but de contribuer à garantir les chaines d’approvisionnement
responsables en diamant en RDC ; avons examiné la mise en œuvre de la déclaration finale
de l’Atelier Régional de l’Afrique du 30 mars 2024 à Kinshasa.
Attendu que la RDC s’est engagée à mettre en œuvre des exigences minimales du Processus
de Kimberley (PK) depuis 2003 ;
Malgré les efforts déployés par le Gouvernement Congolais dans la mise en œuvre des
contrôles internes, plusieurs défis demeurent, entre autres : –
La traçabilité de la production artisanale des diamants du puit à l’exportation, faute
du déploiement efficace du Service d’Assistance et d’Encadrement des Exploitants
Miniers Artisanaux et à Petite Echelle (SAEMAPE) dans tous les sites d’exploitation de
diamant ; – – – –
L’interférence de certaines autorités politiques dans les provinces d’exploitation du
diamant qui dépossèdent en toute illégalité les artisanaux de leurs produits, comme
c’est le cas du diamant vert émeraude de 75 carats extrait dans la province de la
Lomami, dans la rivière Lukashi, situé dans le territoire de Kabinda en 2022 par Mr
Albert NGOY BUILU, creuseur artisanal identifié par le SAEMAPE ; confisqué par
l’ancien Gouverneur de province et qui n’a jamais été restitué ni retracé à ce jour ;
La distance des sites d’exploitation artisanale de diamant vers l’unique point de sortie
situé à Kinshasa souvent à plus de 2 000 km qui favorise la fraude et la contrebande ;
L’absence du Centre d’Expertise, d’Evaluation et de Certification des substances
minérales dans certaines provinces issues du démembrement ;
La pression politique et l’intimidation sur certains agents du SAEMAPE, comme c’est
le cas de l’ancien Coordonnateur Provincial de la Lomami qui est à ce jour réfugié à
Mwene Ditu.
Les Organisation de la Société Civile déplore également l’abandon à leurs propres sorts, par
le Gouvernement Congolais, des victimes de la pollution de la rivière Kasaï par l’Entreprise
Angolaise CATOCA MINING depuis près de 4 ans à ce jour.
De ce qui précède, les Organisations de la Société Civile sur le Processus de Kimberley
recommandent ce qui suit :
Au Gouvernement Congolais :
Renforcer le déploiement du Service d’Assistance et d’Encadrement des Exploitants
Miniers Artisanaux et à Petite Echelle (SAEMAPE) dans tous les sites d’exploitation de
diamant en lui dotant des moyens financiers, techniques, humains. – – – – – – –
Mettre fin à l’interférence certaines autorités politiques dans les provinces dans le
circuit d’exploitation du diamant et engager des poursuites judiciaires contre les
récidivistes.
S’impliquer totalement pour retracer diamant vert émeraude de 75 carats extrait dans
la province de la Lomami et remettre dans ses droits son propriétaire, Mr Albert NGOY
BUILU.
Décourager les autorités politiques à exercer les menaces contre les agents des
services spécialisés du Ministre des Mines et permettre au Coordonnateur Provincial
du SAEMAPE de retrouver son poste de travail à Kabinda.
Réfléchir sur la possibilité d’ouvrir des points de sortie des diamants dans certaines
provinces pour lutter contre la fraude et la contrebande.
Installer le Centre d’Expertise, d’Evaluation et de Certification des substances
minérales dans certaines provinces issues du démembrement.
S’impliquer, à travers les services habilités, pour que les victimes de la pollution de la
rivière Kasaï par l’Entreprise Angolaise CATOCA MINING soient indemnisés.
Promouvoir et encourager la participation des femmes dans la chaine
d’approvisionnement des diamants.
Fait à Kinshasa, le 30 Août 2025
Les Participant(e)s

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