Rdc: La Stabilité Monétaire, la Baisse du Dollars et la Santé Apparente des Finances Publiques.

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Depuis plusieurs années, les autorités congolaises multiplient les annonces sur la stabilité monétaire, la baisse du dollar et la santé apparente des finances publiques.
Mais pendant ce temps, dans les marchés, les prix restent élevés.
Les ménages ne voient pas la différence.
Et c’est là tout le paradoxe : la finance ne nourrit pas le peuple.

La finance pour la finance ne crée pas de richesse réelle

La finance, à elle seule, n’est qu’un instrument de mesure, un outil abstrait.
Elle peut stabiliser une monnaie, prêter aux États, rassurer les investisseurs…
Mais si rien n’est produit,
si les usines sont à l’arrêt,
si les champs restent en friche,
et si les salaires arrivent en retard,
alors cette finance devient une illusion.

Un pays ne se nourrit pas de chiffres, mais de pain, de savon, de papier, d’énergie et d’eau — produits accessibles et fabriqués chez lui.

L’économie réelle commence par les produits de base

Le redressement du Congo ne viendra pas de la spéculation ni des grandes conférences économiques.
Il viendra de la production locale, simple, visible, populaire :
• produire le riz, le manioc, les savons, les produits d’hygiène, les habits de base,
• les vendre à des prix justes,
• et payer les travailleurs correctement et à temps.

Ce sont ces gestes simples qui créent la circulation monétaire réelle,
celle qui fait tourner les marchés, nourrir les familles et donner confiance en l’avenir.

Le “prix juste” : une arme contre la pauvreté

Un produit local vendu à un prix raisonnable a un double effet :
il allège la vie du consommateur et fait vivre le producteur.
C’est ce qu’on appelle le prix juste — ni dumping, ni spéculation.

Ce modèle favorise :
• le développement des petits commerçants,
• la création d’emplois directs,
• la stabilité des revenus.

Quand chaque Congolais peut vivre de son travail, même modeste, l’économie nationale se fortifie.

Les salaires et retards de paiement : le cœur du problème

L’État congolais, premier employeur du pays, porte une responsabilité historique.
Lorsque les salaires sont trop faibles ou payés en retard, ce n’est pas un simple dysfonctionnement administratif :
c’est une confiscation déguisée du revenu du travailleur.

Chaque mois de retard, c’est :
• un commerçant qui ne vend plus,
• un marché qui se vide,
• une économie locale qui s’étouffe.

Les fonctionnaires deviennent incapables de consommer, donc incapables de soutenir la production locale.
Ce cercle vicieux plonge l’économie nationale dans un marasme sans pareil, où tout effort financier est neutralisé par l’immobilisme salarial.

Payer à temps et justement n’est pas un luxe :
c’est le premier acte économique de souveraineté.

Conclusion : de la spéculation à la production

Tant que notre économie restera fondée sur la spéculation et l’importation,
le franc congolais ne sera qu’un symbole fragile.
Mais dès que nous produirons nous-mêmes ce que nous consommons,
et que nous rémunérerons équitablement nos travailleurs,
le Congo redeviendra fort, stable et respecté.

La vraie richesse d’un pays ne se compte pas en dollars,
mais en produits utiles, en salaires justes et en dignité partagée.

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