On l’appelait «Ya Jean», «Zéro One»,
«Spécial», «Roméo Golf». Etc.
De 1970 à 1990, Jean Seti Yale est le tout puissant patron des services de sécurité de Mobutu Sese Seko au faîte de sa gloire. Avec lui, on trouve Edouard Mokolo wa Pombo, Roger Nkema Liloo, Alain-André Atundu Liongo, etc.
Né le 21 juillet 1943 à Yakoma, district du Nord Ubangi, équateur, Seti était titulaire d’une licence en Sciences sociales à Lovanium.
Après ces études universitaires, il entre, début 70, dans les services – à la Sûreté nationale débaptisée Centre national de documentation, CND qui recrutait de brillants jeunes universitaires.
Seti prend la tête du département de contre-espionnage (Documentation intérieure, DDI) avec le titre d’administrateur principal.
En 1976, le contre-espionnage fusionne avec l’espionnage (Documentation extérieure, DDE). C’est Seti qui en prend la tête.
En 1980, Mobutu décide de mieux assurer la coordination des «services» – civils et militaires. Il crée le CNS, Conseil national de sécurité. C’est Seti Yale qui en prend la direction comme secrétaire général d’abord puis comme Conseiller spécial du Chef de l’état en matière de sécurité.
En 1986, il n’est plus conseiller spécial mais conseiller privé du Chef de l’état. Son martyre a débuté…
il fut conseiller « très spécial » du maréchal Mobutu jusqu’aux années 1990. Mr Seti fut l’un des rares personnages à detenir réellement un pouvoir puissant et effectif du temps de Mobutu. Il fut l’un, sinon le plus grand stratège du pouvoir mobutiste. Il a été de toutes les péripéties et stratégies politiques de Mobutu Sese Seko, son maître.
L’homme au cœur du régime Mobutu n’avait pas de visage.
«Aucun Congolais, hormis Seti Yale et Kengo wa Dondo n’auront, aux côtés de Mobutu, joui des pouvoirs, de la confiance, de l’influence politique, comparables à ceux de Bisengimana» («Je ne renie rien, Je raconte…», José-Patrick Nimy Mayidika Ngimbi, ancien directeur du cabinet du Président Mobutu, Paris, éd. L’Harmattan, 2006).
La famille biologique de Mobutu trouve un bouc émissaire. Seti Yale quitte définitivement le palais et va s’occuper de ses affaires privées. On le voit à Faro au Portugal, à Bruxelles et Paris où il possède des propriétés, à Abidjan en Côte d’Ivoire et à Rabat au Maroc.
1.SICOTRA était, sous le maréchal Mobutu, une entreprise privée appartenant à M. Seti Yale, conseiller spécial en matière de sécurité de Mobutu. A l’arrivée de Kabila [17 mai 1997], cette société a été placée sous contrôle de l’État via l’Office des biens mal acquis.
2. SICOTRA évolue ou évoluait dans le secteur du transport fluvial (il existe même un port à Kinshasa dénommé “Port Sicotra”) par bateau, la vente des produits surgelés, des magasins, exploitation du café, etc.
Un article publié le 31 mai 1997 dans La Lettre de l’océan Indien fait, quant à lui, référence à une fortune évaluée à 1,8 milliard de dollars appartenant à l’ex-conseiller privé de Mobutu, Jean Seti Yale, fortune amassée grâce, entre autres, à ses sociétés Sicotra, Sopex et Modul2.
Il est probable que l’ex-Premier ministre, Kengo Wa Dondo, ou le «conseiller spécial», Jean Seti Yale, sont aujourd’hui bien plus riches que Mobutu. En reprenant les estimations d’une fortune personnelle de «4 milliards de dollars au milieu des années 80» et en trouvant une vingtaine de résidences dans la banlieue bruxelloise «souvent au nom de membres de son entourage», on n’a rien dit. Parce que la fortune de Mobutu n’a jamais été personnelle, au sens occidental
L’ancien homme fort du régime Mobutu aurait succombé à la suite d’une cirrhose de foi. D’autres sources parlent d’un cancer du pancréas, sinon de la prostate qui aurait été découvert tardivement.
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