” Après moi ,c’est le deluge ”
Frère !
Et si notre blocage spirituel venait de là ? Et si la paix, la stabilité et la grandeur du Congo étaient liées à un acte qu’on a négligé depuis plus de 25 ans ?
Mobutu Sese Seko a dirigé ce pays pendant 32 ans. Il a connu les moindres recoins du Zaïre (aujourd’hui RDC). Il en connaissait les peuples, les coutumes, les dangers et les potentiels comme personne. Malgré ses erreurs et excès, il est un pan incontournable de notre histoire, que nous le voulions ou pas.
Et pourtant, ce grand homme repose aujourd’hui loin de sa terre, enterré à Rabat au Maroc, en exil… comme un roi sans royaume, comme un ancêtre abandonné.
Mais dans notre culture bantoue, cela est un sacrilège.
Ce n’est pas juste une histoire de politique…. C’est une affaire spirituelle !
Chez nous, les Africains, nous savons ce que représente la terre des ancêtres.
Quand un parent meurt à Kinshasa, même s’il a vécu 50 ans dans la capitale, on transporte souvent son corps jusqu’à son village, parce que l’âme d’un africain doit reposer là où elle est née, près des siens.
C’est un acte d’honneur, un acte spirituel, un acte de justice ancestrale.
Et si même nos pères pauvres réclament cela avant leur mort, qu’en est-il d’un père de la Nation ?
Mobutu un roi il doit être enterré comme tel
Il ne s’agit pas ici de faire l’apologie du Mobutisme. Il s’agit de reconnaître qu’un homme qui a marqué l’histoire d’un peuple mérite d’être reconnu, rappelé, et réconcilié avec sa terre.
Il faut ramener son corps à Gbadolite, dans la province de l’Équateur, Il faut lui construire un mausolée digne, Il faut ériger une statue à son effigie, Donner son nom à des rues, des écoles, des bâtiments d’État.
Comme on l’a fait pour Lumumba avec sa dent, on doit faire plus encore pour Mobutu, dont le corps entier attend qu’on le ramène.
Des exemples partout en Afrique existent
•En Guinée, on a rendu hommage à Sékou Touré, même après des années de critiques.
•Au Ghana, Kwame Nkrumah repose dans un majestueux mausolée.
•En Afrique du Sud, Mandela a été enterré dignement dans son village natal.
Pourquoi nous, en RDC, refusons-nous encore de panser cette blessure invisible ?
Faisons la paix avec nos morts pour bénir les vivants.
Tant que le corps de Mobutu restera à l’étranger, en exil, nous resterons aussi, symboliquement, dans un exil spirituel.
Tu ne peux pas être fils du pays et refuser de ramener ton propre père.
Tu ne peux pas construire l’avenir en effaçant volontairement une partie du passé.
C’est un devoir historique. C’est une obligation spirituelle.
Un peuple qui ne réconcilie pas avec ses morts, ne grandira pas !
Ramener Mobutu, ce n’est pas glorifier ses erreurs.
C’est honorer nos traditions, rétablir l’équilibre spirituel, et tourner enfin la page, proprement.
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