2 JUIN 1966-2 JUIN 2024 : 58 ANS QU’ETIENNE TSHISEKEDI WA MULUMBA JUSTIFIA DEVANT LA TÉLÉ BELGE LA PENDAISON DE 4 PERSONNALITÉS POLITIQUES PAR SON AMI MOBUTU !

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Emmanuel Bamba, Alexandre Mahamba, Evariste Kimba et Jérôme Anany sont pendus sur la place de Pont Cabu dans la commune de Kasa-Vubu. Mobutu Sese Seko a régné durant 32 ans, la fin fut atroce de ses derniers jours, ses os se brisaient seuls sur son corps.
Il est décédé le 7 septembre 1997, après sa fuite, à l’entrée des Kadogos à Kinshasa.

Le 2 juin 1966, comme l’a si bien dit Étienne Tshisekedi Wa Mulumba dans la vidéo: Mobutu voulait justifier son acte par la nécessité de faire l’exemple.
Et toute contestation de son régime devait être sévèrement sanctionnée.

La pendaison publique tout en démontrant sa détermination. Ce fut le meurtre fondateur du système d’impitoyable répression qui allait caractériser son régime. Depuis ce jour-là, la population commença à craindre Mobutu.

Notre compatriote Benjamin Babunga Watuna décrit bien la situation :

Ce jour-là, les 4 politiciens avaient été pendus en exécution d’un jugement rendu par une cour militaire d’exception le 31 mai 1966.
Cette cour militaire d’exception avait été, quant à elle, créée par ordonnance n° 66-338 du 30 mai 1966, et son siège était composé des officiers supérieurs Pierre Ingila, Ferdinand Malila et Honoré Nkulufa.

Ce 2 juin 1966, avant l’aurore, une marée humaine chemine vers la place du Pont Cabu (rebaptisée plus tard Pont Kasa-Vubu, où se trouve érigé le Stade des Martyrs de la Pentecôte).

Ces milliers de personnes viennent répondre à l’appel lancé la veille à Radio Congo pour assister à la pendaison des 4 conjurés.
La journée est chômée, les rues sont désertes, les magasins sont fermés, aucune circulation.
On estime la foule à plus de 40.000 personnes. C’est l’un des plus grands rassemblements de l’histoire du KONGO.

Des camions bondés de soldats attendaient.
Une fanfare jouait des marches militaires sur le lieu.
Après un son lancinant des trompettes, un magistrat prit la parole et fit la lecture de l’arrêt de mort.
Un prêtre s’avança pour faire sa prière pour les 4 conjurés.
Puis vint le temps de la pendaison publique.

Les 4 conjurés vont apparaître devant le public : les visages et bras tuméfiés.
Le bourreau passa la corde autour du cou d’Evariste Kimba.
Ce dernier dominait la scène de toute sa stature.

La foule poussa un cri de frayeur lorsque le corps du supplicié bascula sous la trappe.

Il resta suspendu pendant environ une vingtaine de minutes.

Ce scenario se répéta à trois reprises.
Mais un énorme mouvement de panique, qui fera des blessés et des morts, marquera la dernière phase de la quadruple exécution.

Alors que l’on venait de détacher le corps du 3 ème supplicié Jérôme Anany et que le bourreau passait la corde au cou du 4ème Alexandre Mahamba, la foule rompit brutalement le barrage établi à 50 mètres du lieu du supplice par les para-commandos et se précipita avec furie vers la potence.

Ce brusque mouvement de foule provoqua une violente panique parmi les personnes qui se trouvaient de l’autre côté de la potence et qui s’efforcèrent brusquement de prendre la fuite.

Dans le sauve-qui-peut général, des hommes, des femmes, des enfants, tombaient, piétinés.

L’incident ne dura pas plus de cinq minutes, mais cela suffit à vider la place d’au moins la moitié des personnes qui assistaient à la pendaison publique.

Une véritable psychose s’était emparée de la ville. Mobutu avait voulu justifier son acte par la nécessité de faire l’exemple.

Toute contestation de son régime devait être sévèrement sanctionnée.

La pendaison publique avait démontré cette détermination.

Ce fut le meurtre fondateur du système d’impitoyable répression qui allait caractériser son régime. Depuis ce jour-là, la population commença à craindre Mobutu.

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