IBRAHIM TRAORÉ: “L’AFRIQUE S’EST DÉJÀ RÉVEILLÉE ET ELLE NE DORMIRA PLUS JAMAIS”

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1er juin 2025

L’histoire du Bukina Faso et d’Ibrahim Taore : la chute du monde occidental

INTERVIEWER : Ibrahim, pourquoi avez-vous décidé de parler si fermement au monde et aux médias grand public maintenant ?

TRAORÉ : Parce que cette fois-ci, ils ne peuvent pas éteindre les micros ni les caméras. Le monde qu’ils contrôlaient autrefois n’existe plus. Toute ma vie, j’ai grandi en croyant à leurs mensonges sur l’Afrique : des enfants avec des mouches, la faim, les guerres, la pauvreté. C’était la seule chose qu’ils nous ont montré. Et nous l’acceptons. On nous a appris à avoir honte de notre terre.

INTERVIEWER : Et quand cette perception a-t-elle changé ?

TRAORÉ : En grandissant, en lisant, en cherchant, en posant des questions… j’ai compris : l’Afrique qu’on nous avait racontée n’était qu’une invention de leur part. Une histoire destinée à justifier son intervention, sa pitié et son pillage. Car, si l’Afrique fait preuve de dignité, comment peut-elle justifier son aide ? Si nous constatons des progrès, comment justifiez-vous votre intervention ?

INTERVIEWER :
Quelle image a été vendue de l’Afrique ?

TRAORÉ : Toujours la même chose : la faim, la corruption, la guerre, le chaos. Ils ne montrent jamais nos réalisations. Combien de fois avez-vous parlé du miracle technologique au Rwanda, de la démocratie au Botswana, de la reforestation en Éthiopie ou de l’écosystème entrepreneurial au Kenya ? Jamais. Parce que cela ne sert pas leur scénario colonial.

INTERVIEWER : Alors pourquoi l’Afrique est-elle toujours pauvre ?

TRAORÉ : Elle n’est pas pauvre ! Elle est riche, immensément riche. Elle possède 70 % du cobalt mondial, 90 % de son platine, 65 % de ses diamants et 35 % de son uranium. Mais notre peuple vit sans électricité, sans nourriture, sans santé. La cause ? Le colonialisme, qui n’a jamais pris fin : il a seulement changé de forme.

INTERVIEWER : Pouvez-vous expliquer ?

TRAORÉ : Avant qu’ils arrivent avec des fusils. Aujourd’hui, ils arrivent avec des entreprises, des prêts, des concessions éternelles, des paradis fiscaux et des mercenaires. Ils prennent nos ressources et nous laissent dans la misère. Des exemples ? Glencore a payé 0,2 % d’impôt sur 256 milliards de dollars de revenus. Total Energies pille le pétrole et laisse des pipelines sales. Et que reçoit l’Afrique ? Cancer, pauvreté, guerres internes. Une arnaque mondiale.

INTERVIEWER : Et qu’en est-il de « l’aide internationale » ?

TRAORÉ : Du théâtre pur. On dit que l’Afrique reçoit 134 milliards de dollars par an, mais 192 milliards de dollars de ressources sont dépensés. L’Afrique ne reçoit pas d’aide : elle finance le monde ! Ils falsifient les chiffres, mais le vol est systématique. Pendant qu’ils exhibent leurs enfants affamés, nos diamants et notre uranium financent leur technologie, leur énergie, leur confort.

INTERVIEWER : Quel rôle ont joué des puissances comme la France, les États-Unis, le Royaume-Uni et la Chine ?

TRAORÉ : La France contrôle 14 pays avec le franc CFA, vole 500 milliards de dollars par an et facture des intérêts négatifs. Les États-Unis imposent 46 bases militaires au nom de la « sécurité ». Le Royaume-Uni blanchit l’argent volé dans ses paradis fiscaux. La Chine, bien qu’avec une approche différente, cherche également à obtenir des ports et des terres agricoles sur 99 ans au nom de prêts.

INTERVIEWER : Et qu’est-il arrivé à des dirigeants comme Sankara ou Kadhafi ?

TRAORÉ : Ils les ont tués. Parce qu’ils voulaient une Afrique libre. Sankara a vacciné des millions de personnes, a alphabétisé le pays et a rejeté la dette illégitime. Kadhafi faisait pression pour l’Union africaine, une monnaie-or, une banque africaine. Et qu’ont-ils fait ? Ils l’ont renversé, ils l’ont lynché, ils ont pillé la Libye… et maintenant c’est le chaos. Mais ils nous disent quand même : « c’est ça la démocratie ».

INTERVIEWER : Et quelle est la réponse de l’Afrique aujourd’hui ?

TRAORÉ : Nous nous sommes réveillés. Nous n’acceptons plus de tutelle ni d’occupation. Les troupes étrangères partent. Les réseaux sociaux sont désormais nos tranchées. Des millions de personnes disent #FranceDehors, #StopAuPillage, #AfriqueRéveille-toi. Et même s’ils nous traitent de « robots russes » ou de « mal informés », nous sommes une génération connectée, éduquée et déterminée.

INTERVIEWER : Et que dites-vous aux médias internationaux ?

TRAORÉ : Arrête de mentir. Nous ne sommes pas ingouvernables. Nous ne sommes pas malheureux. Nous sommes la terre la plus riche, avec un peuple fier et une histoire riche. Vous qualifiez de « démocratie » les gouvernements qui emprisonnent Julian Assange. Ils qualifient les bombardements d’« intervention humanitaire ». Et ils qualifient de « terrorisme » ceux d’entre nous qui défendent nos terres.

INTERVIEWER : Alors, quel est votre rôle ?

TRAORÉ : Je ne suis pas un dictateur. Je suis un fils d’Afrique. Je suis son miroir. Ce que vous appelez un cauchemar est pour nous un réveil. L’histoire a déjà changé. L’Afrique écrit sa propre histoire. Et dans cette histoire, vous n’êtes pas des héros. Ils sont le problème. Mais ils ont encore le temps de changer. Soit ils rejoignent la vérité… soit ils ne seront qu’une note de bas de page honteuse dans les livres du futur.

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