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DISCOURS DE SON EXCELLENCE MONSIEUR
FELIX-ANTOINE TSHISEKEDI TSHILOMBO,
PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU CONGO
A LA 79ème SESSION ORDINAIRE
DE L’ASSEMBLEE GENERALE DES NATIONS UNIES

New York, le 25 septembre 2024

Monsieur le Président de l’Assemblée générale des Nations Unies,
C’est avec un immense honneur que je m’adresse à vous aujourd’hui, pour la
première fois depuis que le peuple Congolais m’a renouvelé sa confiance en
m’élisant pour un second mandat à la tête de notre nation. Ayant eu l’occasion de
prendre la parole devant vous par le passé, je suis particulièrement ému de pouvoir
le faire à nouveau en ce moment significatif pour notre pays.
Je tiens à vous féliciter, Monsieur Philémon YANG, pour votre élection à la
présidence de cette 79ème Session, de même que je rends hommage à vos
prédécesseurs pour leur engagement constant au service de cette institution.
Le thème de cette session, « Ne laisser personne de côté : agir ensemble pour faire
progresser la paix, le développement durable et la dignité humaine pour les
générations futures », résonne particulièrement avec nos aspirations en République
Démocratique du Congo.
Monsieur le Président,
Monsieur le Secrétaire général des Nations Unies,
Mesdames et Messieurs les Chefs d’État et de gouvernement,
Mesdames et Messieurs les Chefs de délégation,
Le multilatéralisme et le respect d’un système mondial basé sur des règles ont été
des piliers essentiels pour soutenir la paix, la sécurité, la santé et la prospérité à
travers le monde depuis près de quatre-vingts ans. Les Nations Unies incarnent ces
valeurs fondamentales et demeurent un acteur incontournable face aux défis
majeurs que l’humanité doit surmonter : qu’il s’agisse de garantir la sécurité, de
maîtriser le changement climatique ou de lutter contre la pauvreté. Cette réalité
nécessite une coopération multilatérale renforcée.
Cependant, le noble idéal des rédacteurs de la Charte des Nations Unies — celui
de servir d’instrument par lequel tous les pays régulent leur comportement —
semble s’effacer. Le socle de la sécurité collective qu’elle a établi, vacille.
Nous avons la responsabilité de conjuguer nos efforts et de réaffirmer notre
engagement envers le multilatéralisme, qui est la clé de solutions véritablement
transformatrices face aux défis qui rongent notre monde. Comme l’a si bien
exprimé Dag Hammarskjöld, ancien Secrétaire général de l’ONU, dont le sacrifice
en faveur de la paix en République Démocratique du Congo nous rappelle la
gravité de notre mission, je cite : « Le but de l’ONU n’est pas d’emmener
l’humanité au paradis, mais de la protéger de l’enfer. » fin de citation. En cette
période critique, le multilatéralisme revêt une importance cruciale. Il permet de
répondre aux menaces communes, de protéger notre planète et de renforcer la
société civile ainsi que les droits humains.
En effet, nous ne pouvons ignorer la montée alarmante des discours belliqueux et
le rétablissement indécent de pratiques d’agression armée et de pillage des
ressources naturelles, affectant tous les continents. Le conflit russo-ukrainien qui
persiste et continue d’affecter la région n’est qu’une manifestation parmi tant
d’autres qui menacent la paix dans le monde. Le Yémen, le Soudan, la Syrie ou
encore le terrible drame qui se passe dans la bande de Gaza entrent dans le lot
pour lequel le multilatéralisme jouerait pleinement son rôle.
Il est impératif d’agir ensemble pour progresser vers la paix, le développement
durable et la dignité humaine, garantissant ainsi un avenir meilleur pour les
générations futures. Ne laissons personne sur le chemin.
Tel est le message clair et pertinent qui inspire la thématique sélectionnée pour
orienter les travaux de la 79ème Session de cette illustre Assemblée.
Monsieur le Président,
Le « Pacte pour l’Avenir » et ses annexes- le Pacte numérique mondial et la
Déclaration sur les générations futures- que nous avons adopté lors du récent
Sommet de l’Avenir, soulignent l’importance d’une collaboration active pour
atteindre une vision commune d’un avenir pacifique et prospère. Ces documents
représentent un engagement essentiel pour mettre fin aux conflits, lutter contre
l’extrême pauvreté et la faim, et aborder des défis tels que les déplacements de
populations, l’immigration clandestine, l’insécurité alimentaire, les pandémies et
les risques des nouvelles technologies.
Parallèlement, le Pacte Mondial Numérique se positionne comme un pilier
essentiel dans notre quête d’un avenir prospère, au cœur de la quatrième
révolution industrielle, où les technologies numériques sont devenues
incontournables. Cette transformation numérique représente une occasion sans
précédent d’atteindre les Objectifs de Développement Durable d’ici 2030,
notamment pour les pays les moins avancés.
Elle vise à réduire la fracture numérique et à intégrer les populations non
connectées dans des services digitaux à fort impact social.
Cependant, pour relever ce défi majeur inhérent à la révolution du numérique, des
réformes globales sont nécessaires, impliquant une réévaluation de l’architecture
financière internationale et un financement adéquat.
C’est pourquoi la République Démocratique du Congo aspire à attirer des
investissements pour développer la connectivité en Afrique et appelle à la
coopération des partenaires multilatéraux et des opérateurs de
télécommunications, avec à la clé un transfert des connaissances.
En effet, l’accompagnement au processus de maillage du pays est une solution
prometteuse pour relier le Sud et le Nord de l’Afrique ainsi que relier l’Océan
Indien à l’Océan Atlantique. Cela comprend la formation de partenariats viables
autour du projet hydroélectrique Grand Inga, qui vise à répondre à la demande
énergétique croissante de notre continent, exacerbée par la prolifération des objets
connectés. De plus, il est essentiel de renforcer la traçabilité des minerais
stratégiques, indispensables aux équipements technologiques, afin d’assurer une
exploitation responsable et durable de nos ressources.
Par ailleurs, la pleine participation et l’engagement des jeunes, tant des filles que
des garçons, sont également primordiaux pour bâtir une société durable et
inclusive. Ce principe constitue le fondement de la Déclaration sur les
Générations Futures, soulignant notre responsabilité envers les générations à venir
et l’importance des décisions qui garantissent leur épanouissement. Pour l’Afrique,
sa jeunesse représente un atout majeur pour sa prospérité future. Investir dans
l’éducation, notamment dans les domaines des STEM (Science, Technologie,
Ingénierie et Mathématiques), et créer des environnements propices à l’innovation
est crucial. Il est essentiel de remédier à la déconnexion entre une population
jeune en forte croissance et le marché de l’emploi, en fournissant les compétences
nécessaires à leur intégration.
Monsieur le Président,
La situation dans l’Est de la République Démocratique du Congo est
particulièrement préoccupante. La résurgence du groupe terroriste M23, soutenu
par le Rwanda, a provoqué une crise humanitaire sans précédent, avec près de 7
millions de déplacés internes. Cette agression constitue une violation majeure de
notre souveraineté nationale. Nous appelons la communauté internationale à
condamner fermement ces actes et à imposer des sanctions ciblées contre le
Rwanda pour son rôle déstabilisateur.
Nous exigeons le retrait immédiat et inconditionnel des troupes rwandaises de
notre territoire. Bien que les récentes initiatives diplomatiques, telles que les
pourparlers de Luanda, soient encourageantes, elles ne doivent aucunement
occulter l’urgence de cette action essentielle.
La République Démocratique du Congo s’engage activement à établir une paix
durable dans l’Est du pays et à promouvoir le développement économique ainsi
que le bien-être social des communautés meurtries par ce conflit armé. Elle ne
ferme, cependant, pas la porte à toute opportunité qui l’amènera à cette paix tout
en n’aliénant pas sa souveraineté, encore moins son intégrité territoriale. Dans
cette optique, elle est résolument engagée dans la mise en œuvre de la feuille de
route adoptée dans le cadre du processus de Luanda, que je soutiens fermement,
qui promeut un dialogue de haut niveau visant à restaurer la confiance entre la
République Démocratique du Congo et le Rwanda, tout en minimisant le risque
que la crise sécuritaire actuelle ne dégénère en conflit régional. En outre, mon pays
demeure ouvert à toute autre initiative de nos partenaires qui concourrait à
l’atteinte de cet objectif noble de paix.
La République Démocratique du Congo réaffirme sa ferme volonté de garantir une
paix durable. Sous mon impulsion, nous sommes résolus à poursuivre la mise en
œuvre du Programme de Désarmement, Démobilisation, Relèvement
Communautaire et Stabilisation, le P-DDRCS, clé de notre stratégie nationale pour
désarmer, démobiliser et réintégrer les combattants, en leur offrant des perspectives
économiques viables et durables ; tout en stabilisant les zones touchées par les
conflits. En assurant une transition post-MONUSCO, nous priorisons également le
rapatriement des combattants étrangers. Le P-DDRCS est un levier crucial pour la
paix en République Démocratique du Congo, et j’invite nos partenaires et amis à le
soutenir.
Par ailleurs, des milliers de victimes du génocide pour des gains économiques en
République Démocratique du Congo (en abrégé GENOCOST) continuent de subir
les conséquences dévastatrices d’un passé marqué par la violence et l’impunité.
Reconnaître et traiter les effets de cette tragédie est crucial pour favoriser le
rétablissement et la reconstruction des communautés touchées.
Au-delà de l’aide humanitaire immédiate, une approche à long terme centrée sur la
justice, la réconciliation et le développement durable est essentielle pour permettre
aux victimes de se reconstruire et de retrouver une vie digne.
C’est pourquoi le Gouvernement de la République Démocratique du Congo a
décidé d’institutionnaliser la journée du 2 août, journée du GENOCOST, dédiée
aux victimes des crimes odieux perpétrés par des rebelles soutenus par des
multinationales et des Etats de la région. Cette journée incarne une communion
nationale, permettant de confronter un passé douloureux pour aller de l’avant.
Elle est essentielle pour renforcer la conscience historique de notre pays et affirmer
la détermination de la nation à prévenir la répétition de telles barbaries.
Monsieur le Président,
Le terrorisme constitue une menace sérieuse pour la paix et la sécurité
internationales, touchant toutes les régions du monde. Après avoir sévi en Asie, en
Europe occidentale et en Amérique du Nord, ce fléau semble désormais
s’enraciner en Afrique.
En tant que membre de la coalition mondiale contre l’Etat islamique, la République
Démocratique du Congo exhorte les Nations Unies à intensifier leurs actions pour
mettre en œuvre les recommandations de cette organisation, notamment dans le
cadre du processus d’Aqaba.
Le terrorisme, qui sévit dans l’Est de notre pays, est étroitement lié au pillage et à
l’exploitation illégale de nos ressources naturelles. Ces activités criminelles
alimentent l’insécurité et financent des groupes armés, exacerbant les conflits dans
la région des Grands Lacs. Par conséquent, il est impératif que les Nations Unies
envisagent des sanctions sévères contre les acteurs responsables de ces crimes
économiques, afin de briser ce cercle vicieux et de favoriser la paix, le
développement durable, et la dignité humaine pour les générations futures.
Monsieur le Président,
Selon le dernier Rapport d’Examen National Volontaire des Objectifs de
Développement Durable (ODD), la République Démocratique du Congo (RDC) a
réalisé des avancées significatives vers plusieurs cibles des ODD grâce à des
réformes et interventions majeures.
Depuis 2019, le gouvernement a mis en place une réforme ambitieuse pour assurer
la gratuité de l’enseignement de base, permettant à près de 4 millions d’enfants de
rejoindre l’école.
En outre, plusieurs mesures ont été prises pour renforcer la protection sociale,
introduire la Couverture Sanitaire Universelle et promouvoir l’égalité des sexes,
ainsi que pour favoriser le développement des infrastructures et une
industrialisation rapide à travers, notamment la création de Zones Economiques
Spéciales.
Malgré ces progrès, le Rapport mondial sur les Objectifs de Développement
Durable (ODD) souligne qu’au rythme actuel, la République Démocratique du
Congo ne pourra pas atteindre les ODD d’ici 2030, en raison des inégalités et de la
vulnérabilité persistantes exacerbées par des conflits armés.
Face à ce défi, une feuille de route comprenant des actions, interventions et
réformes spécifiques a été élaborée afin d’accélérer les progrès et de répondre aux
enjeux de l’Agenda 2030, avec déjà certaines mesures mises en œuvre pour que la
RDC soit en adéquation avec les ODD en 2030. Pour cela, la République
Démocratique du Congo nécessite des investissements annuels d’environ 32
milliards de dollars. Il est donc indispensable de renforcer les partenariats pour des
investissements durables et de promouvoir la paix afin de permettre un
développement socio-économique stable.
Au registre des réponses mondiales aux défis climatiques et la promotion des
énergies renouvelables, la République démocratique du Congo, qui a déjà affirmé
son engagement en faveur d’une action climatique ambitieuse, souligne
l’importance cruciale d’un soutien financier et technique accru afin de renforcer
ses efforts pour atteindre les objectifs de l’Accord de Paris.
Riche en biodiversité et en ressources naturelles, la RDC se positionne comme un
acteur clé dans la lutte contre le changement climatique. Les initiatives engagées
pour réduire les émissions de gaz à effet de serre se concentrent sur quatre secteurs
stratégiques : l’agriculture, la foresterie, l’énergie et la gestion des déchets. Des
réformes structurelles sont actuellement mises en place pour inverser la
déforestation et améliorer l’accès à une énergie propre, témoignant ainsi de
l’engagement déterminé du gouvernement en faveur de la préservation des
ressources naturelles et de la transition écologique.
Concernant la valorisation des forêts tropicales, un tournant majeur a été franchi à
Bali en novembre 2022 avec l’adoption de la Déclaration conjointe sur la
coopération autour de la forêt tropicale et l’action climatique, signée par le Brésil,
l’Indonésie et la République Démocratique du Congo.
Cette avancée témoigne d’une volonté politique collective d’utiliser les forêts
comme levier pour un développement durable. L’Alliance Trilatérale pour la
Coopération sur les forêts tropicales, créée à cette occasion, constituera un cadre
pour relever les défis liés à la biodiversité et proposera des solutions pour les
marchés de crédits carbone, tout en veillant au respect des droits des peuples
autochtones.
Par ailleurs, dans le cadre des enjeux liés à l’environnement et au réchauffement
climatique, il est essentiel de souligner la tenue du deuxième Sommet des trois
grands bassins forestiers tropicaux du monde, à savoir l’Amazonie, le Congo et le
Bornéo-Mékong, qui s’est tenu du 26 au 28 octobre 2023 à Brazzaville, en
République du Congo.
Cette initiative africaine, portée par le Président Denis SASSOU NGUESSO, vise à
mettre en œuvre, dans le cadre de la Décennie des Nations unies pour la
restauration des écosystèmes, la première coalition mondiale dédiée à la
restauration de 350 millions d’hectares d’écosystèmes terrestres et aquatiques.
Ces forêts constituent un rempart indispensable contre le changement climatique.
Face à des problèmes clairement identifiés et à des solutions à portée de main, il
est crucial d’agir de manière concrète. Les bassins amazonien, congolais et de
Bornéo-Mékong abritent plus de 80% des forêts tropicales et jouent un rôle crucial
dans la lutte contre le changement climatique, tout en fournissant des services
écosystémiques vitaux. Il est donc impératif que l’amélioration des conditions
socio-économiques des communautés locales, qui jouent un rôle clé dans la
préservation de ces forêts, soit placée au centre des priorités de la gouvernance
mondiale.
Pour sa part, la République Démocratique du Congo met en place des instruments
juridiques et des dispositifs institutionnels visant à renforcer sa position sur le
marché mondial du carbone, tout en restant ouverte à des partenariats en
conformité avec l’Accord de Paris et ses lois internes.
La prise de conscience croissante des défis liés à l’instabilité climatique et à
l’épuisement des ressources naturelles, souvent à l’origine de conflits armés,
souligne l’urgence d’agir sur ces problématiques.
Il est donc primordial de reconnaître le lien entre changement climatique,
dégradations environnementales et sécurité, afin de favoriser des actions proactives
qui atténuent ces risques par le biais de pratiques durables. À cet égard, nous
appelons le Conseil de Sécurité à établir des mécanismes internationaux intégrant
les questions de sécurité climatique dans leurs discussions.
Monsieur le Président,
Le monde fait face à un défi énergétique majeur. Les systèmes basés sur des
combustibles fossiles sont responsables d’importantes émissions de gaz à effet de
serre, exacerbant le changement climatique. Sans efforts concertés pour
promouvoir les énergies renouvelables, nous risquerions de faire face à davantage
de crises graves, telles que des conditions météorologiques extrêmes et des conflits
liés aux ressources naturelles, comme nous l’observons déjà.
La République Démocratique du Congo dispose de ressources abondantes, y
compris des minéraux essentiels tels que le cobalt, le lithium, le nickel et le
graphite, qui peuvent faciliter une transition énergétique durable.
Nous appelons à la coopération internationale pour développer les technologies et
infrastructures nécessaires. Notre vision est de transformer l’exploitation de nos
ressources en levier pour un développement durable et inclusif, tout en améliorant
l’éducation, la santé et les infrastructures. L’inclusion sociale est au centre de notre
stratégie, garantissant une répartition équitable des bénéfices du progrès.
En nous investissant dans la lutte contre le changement climatique et en
contribuant aux Objectifs de Développement Durable, la République
Démocratique du Congo est prête à jouer un rôle clé dans la transformation des
systèmes énergétiques mondiaux.
Ensemble, nous pouvons bâtir un avenir où l’énergie est propre, durable et
accessible à tous.
Monsieur le Président,
J’aimerais également aborder la question cruciale de la parité homme-femme.
Bien que la participation égale des femmes et des hommes à la vie politique soit
internationalement reconnue, il subsiste dans la pratique, un fossé entre l’égalité
juridique et la réalité dans l’exercice du pouvoir. Les préoccupations des femmes
méritent d’être intégrées dans les décisions majeures qui touchent notre société.
En République Démocratique du Congo, nous sommes déterminés à changer les
mentalités pour surmonter les barrières sociétales qui freinent l’épanouissement
des femmes. Il est essentiel d’impliquer les hommes dans ce processus afin de
transformer la dynamique sociale et de valoriser leur rôle dans le succès des
femmes.
Au niveau national, la Constitution congolaise consacre la parité. Aussi, le
gouvernement a mis en place une stratégie de lutte contre les violences basées sur
le genre, axée sur la prévention, la protection et la réparation des victimes. Cette
stratégie se traduit par le Fonds national de réparation pour les victimes des
violences sexuelles liées aux conflits et des crimes contre la paix et la sécurité de
l’humanité (le FONAREV). La législation en cours vise à garantir cette protection.
Il convient de souligner les progrès significatifs réalisés en matière de participation
des femmes à la prise de décision, avec la nomination, pour la première fois de
notre Histoire, d’une femme comme Première Ministre et Cheffe de
Gouvernement.
Nous assistons également à une présence accrue de femmes dans les instances
gouvernementales ainsi que dans le Parlement et le système judiciaire, illustrée par
la nomination des femmes au poste de Premier Président du Conseil d’Etat et à la
tête de la Banque Centrale du Congo.
Monsieur le Président de l’Assemblée générale des Nations Unies,
Monsieur le Secrétaire Général des Nations Unies,
Mesdames et Messieurs les Chefs d’Etat et de Gouvernement,
Mesdames et Messieurs les Chefs de délégation,
Monsieur le Président,
Dans cet élan de progrès, il est impératif que la communauté internationale, sous
l’égide des Nations Unies, continue d’accompagner ces dynamiques en se
réinventant face aux défis du monde actuel.
Pour maintenir la confiance de la communauté internationale, l’Organisation des
Nations Unies doit prouver sa capacité à s’adapter aux évolutions contemporaines
et à les surmonter de manière efficace et responsable.
Il est impératif de redynamiser le multilatéralisme par des réformes ciblées de la
Charte des Nations Unies, touchant des questions clés telles que le Conseil de
sécurité, le droit de veto, le chapitre VII et le recours à la force. Néanmoins, cela ne
suffira pas. La coordination et la coopération entre les différentes institutions et
agences des Nations Unies doivent également être renforcées. De nombreux
enjeux globaux sont souvent abordés de manière redondante dans différents
forums, parfois sous des angles contradictoires, tandis que d’autres problématiques
restent entièrement négligées, chaque bureaucratie internationale cherchant à
défendre son existence propre.
A cet égard, tout en saluant l’appui des Etats-Unis, je réitère avec fermeté, au nom
de l’ensemble des pays africains, la requête de création de deux sièges permanents
au Conseil de Sécurité des Nations Unies pour les pays africains. En tant que
principal décideur au sein de l’ONU, cet organe doit intégrer des représentants
africains parmi ses membres permanents avec toutes les prérogatives leur
reconnus, notamment le droit de veto pour garantir une juste représentation
géographique.
Il s’agit là d’une question de justice pour un continent dont le rôle dans les affaires
internationales ne cesse de croître. Nous, Africains, tenons cette exigence avec la
plus grande détermination.
Enfin, je ne saurais conclure sans rappeler qu’après plus de trois décennies
d’absence au Conseil de sécurité, la République Démocratique du Congo se porte
à nouveau candidate, soutenue par l’Union Africaine et par la Communauté de
Développement de l’Afrique Australe (SADC), au poste de membre non-permanent
pour la période 2026-2027, lors des élections qui se tiendront à New York en juin
2025.
La République Démocratique du Congo a déjà occupé cette fonction entre
1982-1983 et 1990-1991, périodes durant lesquelles elle a œuvré à la promotion
de la paix, de la sécurité et de la stabilité en Afrique et dans le monde.
Une fois élue, la République Démocratique du Congo entend jouer un rôle proactif
au sein du Conseil de sécurité, participant à la revitalisation de la Charte des
Nations Unies et contribuant de manière constructive aux débats et aux actions qui
en découlent. Mon pays sollicite donc le soutien de tous les États membres en vue
de son élection.
En ces temps où le multilatéralisme est mis à l’épreuve, la République
Démocratique du Congo réaffirme son engagement indéfectible envers la
communauté internationale, prête à assumer avec honneur et responsabilité la
mission de forger un avenir où la coopération et la paix prévalent sur le conflit et la
division.
Nelson Mandela a dit, je cite : « Aucun de nous agissant seul ne peut atteindre le
succès ». Fin de citation. Ainsi, nous tendons la main à chacun de vous, partenaires
de longue date et nouveaux alliés, pour écrire ensemble ce chapitre crucial de
notre histoire collective. Ensemble, faisons de notre monde un lieu où chaque
nation, grande ou petite, peut prospérer dans la dignité et la sécurité.

Je vous remercie

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