Considéré comme l’un des trois meilleurs constitutionnalistes de la RDC, le Professeur Évariste Boshab brise le silence et jette un pavé dans la mare du débat sur la révision constitutionnelle.
Et au passage, il démonte — pièce par pièce — le jeu caméléonesque* de l’Église catholique.
Dans une sortie magistrale, Boshab remet les pendules à l’heure :
« On se retrouve à Sun City… mais qui y va ? Les belligérants ! Élus par qui ? Par personne.
Chacun crée son parti, s’autoproclame légitime, puis décide de la gestion du pays.
C’est eux qui ont façonné la Constitution de 2006, une “paix des braves” entre vainqueurs de guerre.
Or, cette Constitution, née d’un compromis de survie, a désormais atteint ses limites.
L’aspiration du peuple congolais à devenir un État émergent ne peut être réalisée avec un texte conçu pour protéger les anciens belligérants. »
Et Boshab ne s’arrête pas là
« Quand cette Constitution a été soumise au référendum, des opposants – dont Jean-Claude Mvuemba – ont fait campagne contre, la jugeant truffée d’inepties.
Deux semaines après son adoption, c’est l’Église catholique elle-même qui déclarait : “le prochain Parlement devra corriger cette Constitution pleine de malfaçons.”
Aujourd’hui, ces mêmes voix s’opposent à toute révision… C’est illogique ! »
Une sortie qui fait trembler les certitudes, et qui relance la grande question :
La Constitution de 2006 est-elle encore le socle du progrès, ou une cage dorée héritée de Sun City ?
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